Et chaque année, je trouve que l’anglais gagne du terrain. Si vous pensez que je trouve l’anglais omniprésent à Montréal, ce n’est pas beaucoup mieux à Paris. RECHERCHE EN FRANÇAIS Quand on se promène dans Paris, dans les abribus, on voit une publicité pour le pâté “Born in Marseille”. Aux murs, une publicité pour Sephora : « Your best skin in a bottle ». Un centre sportif s’annonce : “Fit 20. Fit en 20 minutes par semaine”. A la télé, c’est une pub pour Schweppes : “C’est l’heure de l’apéro, j’aime ça comme ça.” Je n’ai jamais vu autant d’entreprises avec des noms à consonance anglaise. Un restaurant de poissons et fruits de mer ‘Only sea’, des restaurants asiatiques ‘Oh my noodle’ et ‘Eat Day’, des gaufres sans gluten ‘Yummy and guiltfree’, ‘Pablo mini the cheese tart’, ‘Agapi, greek street food’. La boutique à la mode “Nice Things” affiche dans sa vitrine pour la collection “été” : “Voilà les soldes” ou me propose : “Shop online”. Le bistro “Wild & the Moon” s’affiche en anglais uniquement : “Le meilleur de l’alimentation végétale”. Les boutiques de thé aux bulles ne manquent pas à Paris. Chez Chatime, ils m’encouragent à essayer une nouvelle saveur : “Give it a try”. Le Café Figue est un « bar à jus bio ». Dans le centre commercial “My Beaugrenelle”, on me propose de devenir membre “argent, or ou platine”. J’ai lu dans la “newsletter” de l’ex-mannequin Inès de la Fressange qu’on ne parle plus de restaurants ou de bars sur le toit des hôtels, mais de “rooftops”, “ce qui le rend beaucoup plus glamour”. J’ai vu des publicités pour “Le Big Tour”, le “Festival du Business en France, de la Made in France Pride” qui comprend un concert “French Touch” gratuit, avec une des stars de The Voice. Vous aimez une robe mais vous voulez la payer en trois fois ? La société Scalapay propose : “Si vous l’aimez, faites-le évoluer.” Chez Elle France, une chroniqueuse nous a invités “dans les coulisses” du “prime” de la Fête de la Musique, pour nous donner ses “conseils” et a dit que lors de la “préparation maquillage” elle était devenue “une petite erreur” et “changements de dernière minute”. Ce qui me fait rire, c’est quand les Français pensent qu’ils parlent anglais mais utilisent les mauvaises expressions. “A emporter” au lieu de “à emporter”. J’ai été surpris de voir, dans un Starbucks, que les produits avaient le nom anglais beaucoup plus long que la traduction française, à l’opposé de ce qui se fait au Québec. Ce qui mène à des absurdités comme un stand de “Breakfast Croissant Buns” en plein Paris. Publicité estivale Starbucks ? “L’été. Couleur, fraîcheur.” Et chez Burger King, ils annoncent un burger pour “l’amateur de bacon aux oignons”. J’ai même vu dans la vitrine d’un magasin : “Ici, on fait du shopping petit”. LE FRANÇAIS N’EST PLUS CE QU’IL ÉTAIT Dans mes promenades dans les rues de Paris, je me retrouvais avec amusement à l’angle de la rue Jean de la Fontaine et de la rue George Sand. Mais que dirait l’auteur des Fables et le brillant auteur de La mare aux diables en voyant ce que Paris était devenu ? Choquant, n’est-ce pas ?