La vidéo ne dure pas trente secondes, mais elle soulève beaucoup de questions. Tourné de nuit, depuis un immeuble du Bourget (Seine-Saint-Denis), il montre une voiture de patrouille de police, feux clignotants, reculant en travers d’un passage clouté pour s’arrêter au niveau d’une personne portant des sacs. Elle reste debout, immobile. Y a-t-il une conversation entre le piéton et la police ? Impossible à dire. Dans chaque cas, un jet de gaz lacrymogène, qui aurait été tiré avec une grenade à main, est tiré depuis la vitre avant droite du véhicule en direction du visage de la personne sur le trottoir. Il crie, titube, puis tombe au sol. Pendant ce temps, les fonctionnaires commencent à disparaître de la caméra. La personne qui filme se plaint : “Oh, ils ont tout gazé, les salauds.” VIOLENCES POLICIÈRES Un SDF a été gazé le 15/07 vers 4h du matin par la police au Bourget, en marge des célébrations. Cette vidéo est authentique. La journaliste @marionhuguet21 s’est entretenue avec le témoin qui a filmé la scène. 👇Sa version des événements🧵cc @France3Paris pic.twitter.com/ie3HDH2YMm — Les Révélateurs de FranceTV (@RevelateursFTV) 15 juillet 2022 Les Révélateurs de France Télévisions se sont entretenus avec ce témoin, qui précise que la scène s’est déroulée vers 4 heures du matin le 15 juillet. Selon lui, la victime, sans-abri “Souffrant peut-être de problèmes psychologiques, il lançait des objets sur les passants.” Cela aurait provoqué l’intervention de la police. Cependant, selon ce témoin, les agents ne reviendraient pas l’interroger après avoir gazé l’homme. En chemin, la préfecture de police de Paris a posté un tweet. Elle “Il a immédiatement saisi l’IGPN pour ouvrir une enquête sur l’usage de gaz lacrymogène par une équipe de police, qui a été mis au jour par une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.” Il le promet aussi “Les officiels s’ils sont identifiés seront passibles de suspension”. S’agit-il vraiment d’une enquête administrative (et non judiciaire) ? Et s’agit-il d’une suspension préventive (et temporaire) ou d’une sanction permanente ? Contacter de SortieLa préfecture de police de Paris n’a pas souhaité répondre à ces questions.