Une centaine de personnalités de tous horizons, dont la majorité présidentielle, dénoncent les “propos homophobes” de la ministre Caroline Cayeux dans une tribune publiée samedi 16 juillet sur le site du Journal du Dimanche. “Comment accepter les propos du ministre chargé des collectivités territoriales à la veille de la fête nationale”, s’interrogent les signataires, parmi lesquels figurent, au département politique, l’ancien premier ministre Manuel Valls, les députés de la majorité Joël Giraud. , David Valence, Raphaël Gérard, Quentin Batallon ou encore les maires de Paris Centre Ariel Weil (PS), 5e arrondissement Florence Berthout (DVD), 6e arrondissement Jean-Pierre Lecoq (LR) et 9e arrondissement Delphine Bürkli (Horizons), ainsi comme 1ère adjointe au maire de Marseille Michèle Rubirola (EELV). Lire aussi : Article pour nos abonnés ‘Ces gens’ : les propos homophobes du ministre Cayeux embarrassent le gouvernement
Ils ont également paraphé le texte, intitulé “À tous ces gens”, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, le secrétaire général de l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) Laurent Escure, l’homme d’affaires Mathieu Gallet, l’animateur Alex Goude, le docteur Aurélie Jean ou encore le psychiatre Serge Hefez. Mme Cayeux a suscité la polémique cette semaine en répondant aux Communes du Sénat, qui l’ont interrogée sur d’anciennes déclarations datant de 2013 “sur le mariage pour tous et l’adoption pour les couples de même sexe, qualifiées de réforme capricieuse et de plan en contradiction avec la nature”. Le ministre a d’abord déclaré: «Évidemment, je maintiens mes paroles. Mais j’ai toujours dit que si la loi était votée, je l’appliquerais.” Et d’ajouter : “Je dois vous dire la même chose que j’ai beaucoup d’amis parmi ces gens. Honnêtement, c’est un mauvais test qu’ils me font passer et ça m’a beaucoup énervé.”

Pour Elisabeth Borne, “les choses sont désormais claires”

Face au tollé, Mme Cayeux a rétropédalé jeudi soir dans Le Parisien, rappelant que les propos, qu’elle juge désormais “stupides et maladroits”, “remontent à dix ans”. “Et si je ne peux pas nier que je les ai gardés, je ne les utiliserais évidemment plus et je ne les regretterais pas”, a-t-il ajouté, en s’excusant auprès d’elle “sincèrement”. “La question n’est pas de savoir si cette nouvelle ministre a, dans son entourage, des amis parmi ‘ces gens-là’, comme masque pour ses préjugés”, écrivent les signataires de la plateforme. « Il choisit délibérément d’entretenir des propos homophobes : c’est certes répréhensible. Et seul un juge devrait trancher”, ont-ils ajouté, alors que plusieurs syndicats ont annoncé mercredi avoir porté plainte à Paris. Lire aussi : Caroline Cayeux réitère ses excuses et dit « regretter » ses propos « stupides » en 2013 contre l’ouverture du mariage aux couples de même sexe
“En revanche, la question est de savoir si le gouvernement, dans le devoir de solidarité, valide la position d’un de ses membres et si la majorité partage son attitude”, soulignent les signataires, même si certains ministres, comme Clément Beaune. , ouvertement homosexuels, ont publiquement pris leurs distances avec les propos de Mme Cayeux. “Il s’agit de défendre non pas telle ou telle communauté ou l’autre, mais le respect du principe d’égalité et de légalité par un membre du gouvernement”, insistent-ils, sans toutefois demander la démission du ministre. “Ses propos blessent beaucoup d’entre nous personnellement, mais surtout ils minent nos efforts quotidiens pour faire respecter les principes démocratiques sur nos terres”, soulignent-ils, estimant que les “remords” de Mme Cayeux manquent du “pouvoir de la sincérité”. Suite aux excuses de Mme Cayeux, la Première ministre Elisabeth Borne a assuré vendredi que “les choses sont désormais claires”. “Et Caroline Cayeux, comme le reste du gouvernement, travaille et se concentre sur sa mission”, a-t-il déclaré. Le monde avec l’AFP