Les célébrations du macabre rassemblement du Vel d’Hiv sont généralement l’un des – rares – moments d’unité au sein de la classe politique. Pour les 80 ans, cette solidarité a été perturbée par Mathilde Pano, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale. Dans un tweet posté samedi en fin d’après-midi, Insoumise a demandé “de ne pas oublier ces crimes”. Avant d’ajouter : “Aujourd’hui plus que jamais, avec un Président de la République honorant Pétain et 89 députés RN !” VOIR AUSSI – 80 ans depuis la collection du Vél’d’Hiv : “Notre pays doit faire face à son histoire”, déclare Elizabeth Bourne

“Excusez-vous auprès de la France”

Ses propos ont provoqué une vague d’indignation dans la classe politique. « Au-delà de la honte. Nous n’osons pas le croire. Retirez ce message et excusez-vous auprès de la France, vite”, a notamment interpellé Clément Beaune, le porte-parole du ministre chargé des transports. “Il n’y a pas de limite à l’indécence”, s’est également plaint le ministre du Travail Olivier Dussopt. Au sein même de l’intergroupe de gauche des Nupes, des voix d’indignation se font entendre. Jérôme Guedj, député PS et ancien ami proche de Jean-Luc Mélenchon, a ainsi rappelé : « Lorsqu’on est légitimement offensé par des équivalences dangereuses et offensantes, on évite d’y céder. Donc au même titre que LFI≠RN, Macron≠Pétain. Et surtout un jour de commémoration et donc d’unité nationale, créer la polémique sert la cause. Dans son tweet, Mathilde Panot faisait référence à des propos d’Emmanuel Macron datant de 2018. Le chef de l’Etat avait qualifié le maréchal Pétain de “grand soldat” pendant la Première Guerre mondiale, estimant qu’il était donc “légitime” de rendre hommage à lui, comme tous les autres chefs militaires de 14-18. Le président a ensuite ajouté que Philippe Pétain avait “fait des choix désastreux” pendant la Seconde Guerre mondiale. A l’époque, beaucoup s’étaient indignés, dont François Hollande. L’ancien président a affirmé que “l’histoire n’isole pas une étape, même glorieuse, d’une carrière militaire”. Quant à Insoumise, ce n’est pas la première fois qu’elle est coincée. Le 7 juillet, après le discours de politique générale d’Elizabeth Bourne, le député LFI a déclaré que le Premier ministre était “un rescapé”. L’expression avait déjà suscité la polémique puisque le père d’Elizabeth Bourne était lui-même un rescapé du camp d’extermination d’Auschwitz… VOIR AUSSI – Pétain “sauveur” des juifs : demande de renvoi du procès d’Eric Zemur rejetée