« Bon voyons, le choix de CH est déjà fait, ça va être Wright jusqu’au bout ! » « Sans aucun doute, c’est Wright, point final. » “Bravo encore aux médias qui veulent faire une discussion là où il n’y en a pas ! » « Tony Patouin ? Qui est-ce!?!?! » Etc. Tous encouragés par, genre, 758 petites acclamations ! *Pour la petite histoire, Mathias Brunet s’était également rangé du côté de Slafkovsky le même jour dans son passage radio de fin d’après-midi, mais mon texte, prêt depuis le matin, a finalement été publié à 17h ! Le soutien à Shane Wright, l’homme au nom magique et accrocheur, a été quasi unanime et dire le contraire, c’était bien sûr s’exposer aux cailloux. En psychologie sociale, on pourrait difficilement trouver un meilleur exemple de conformité. Disons cela et buvons du Molson Ex dans un bar de Lévis vers 1996… Blague à part, bien sûr j’ai un peu pensé à mes détracteurs quand CH a pêché le gros slovaque, mais ce n’est pas le sujet principal de ce nouvel article. Parlons plutôt de ce qui ressort du premier draft de Kent Hughes et de la nouvelle direction ! Slafkovsky était-il vraiment un danger ? C’est une chose d’être analyste/chroniqueur à temps partiel, de regarder une douzaine de matchs d’espoirs différents et de décider de ne pas favoriser tel ou tel par rapport à l’autre. C’en est une autre de prendre la décision réelle et de la deviner au milieu du Centre Bell avec tout le Québec et la planète LNH qui regardent. En surface, le choix de Slafkovsky semblait audacieux, d’autres disaient même risqué. Oui, selon certaines statistiques avancées qui semblent être basées uniquement sur son jeu en Liiga, Slafkovsky n’était certainement pas un slam dunk à choisir au n ° 1. Mais à mes yeux, et évidemment aux yeux de CH, son jeu et ses statistiques en Liiga ne signifiaient presque rien de pertinent pour le joueur qu’il est vraiment. Qu’importe, au regard de la volonté populaire et du conformisme ambiant, le Canadien était bien conscient qu’il risquait d’aller à l’encontre de la volonté de la majorité de ses fans. En ce sens, la décision peut sembler audacieuse. Mais en ce qui concerne le hockey, c’est maintenant encore plus clair dans mon esprit que Shane Wright – si on veut rester avec lui – représentait un bien plus grand danger aux yeux des dirigeants que Slafkovsky. Le fait qu’il ait finalement glissé 4e semble tout confirmer. Outre le fait qu’il ne m’a jamais époustouflé dans tous les matchs où je l’ai vu cette année, il y avait quelque chose à propos de Shane Wright qui était faux dans ses déclarations et ses interviews, comme une sorte de bande mémorisée. Il semble également qu’il essayait de se convaincre qu’il valait toujours la peine d’être rédigé en premier. Ce sont des choses qui auraient pu faire cligner des yeux Hughes, Gorton, Lecavalier, St-Louis et David Scott, le psychologue de l’équipe, lorsqu’on en a parlé. Je ne suis pas sûr que Wright les ait convaincus qu’il serait capable de gérer aussi bien la pression de Montréal… Pour qu’ils choisissent, je pense qu’il les a probablement convaincus du contraire. On pouvait le sentir devenir de plus en plus tendu et stressé par les questions incessantes des médias au cours des dernières semaines. Nous avons senti le poids des trois dernières années racontées et avons cru qu’il serait le premier joueur à être sélectionné. On pouvait voir à quel point c’était important pour lui d’être et en même temps à quel point il commençait à en douter sérieusement. Alors que de son côté Slafkowski – qui a fait un bon match, il faut bien le dire – ne semblait pas du tout inquiet à ce sujet. Même se faire huer par quelques petits prix Nobel qui l’attendaient à l’entrée du Centre Bell ne semblait pas le déranger du tout! Tout est en son honneur ! Et surtout, cela prouve avec éloquence que lorsqu’il s’agit de gérer la pression montréalaise, Hughes et son équipe avaient raison. Slafkowski semble jeté dans tous les sens du terme. Ajoutez à cela son désir évident de faire la différence lorsque le score est serré et que la pression est forte, et vous avez un joueur fait pour Montréal. Certains soirs ça peut nous rappeler le Kovalev des grands concerts… Un autre Kotkaniemi ? Disons aussi qu’avec le géant slovaque, le nouveau staff n’a pas tenté de réaliser une série de Timmins et Bergevin avec Kotkaniemi il y a quatre ans, ceux qui voulaient tout pour obtenir un joueur de centre. Au lieu de cela, le nouveau CH a choisi le MEILLEUR joueur à ses yeux, celui qui est le plus susceptible de mettre souvent le ballon hors des limites, car nous l’avons vu le faire à plusieurs reprises dans de très grandes scènes tout au long de la saison. L’ombre est importante ! A mon avis, il n’y a pas de comparaison possible entre les deux joueurs ainsi que les raisons qui ont conduit à leur sélection respective. En 2018, Kotkaniemi était encore faible et malgré une belle remontée de dernière minute au classement après un très bon U18, les recruteurs de nombreuses équipes ne l’avaient toujours pas dans leur top 10. Il a passé le reste de l’année en dehors du top 20. Kotkaniemi a été un grand succès. Un coup de circuit sur une balle glissante dans le champ extérieur ! Avec Slafkowski, Hughes et sa bande se lancent plutôt dans une balle rapide de 90 mph au cœur de la plaque. Les chances de succès sont un peu plus élevées ! Slafkowski figure dans le top 10 de ce repêchage depuis deux ans, et depuis les JO, personne ne l’a placé en dehors du top 5. Et depuis la dernière Coupe du monde, plusieurs analystes et recruteurs l’ont mis en avant. Donc, ça ne sortait pas exactement d’une boîte de pop-corn au caramel. L’échange pour Kirby Dach, un pari bien calculé Pendant un moment, lorsque Gary Bettman est venu au micro pour annoncer deux échanges pour le Canadien, rares étaient ceux qui croyaient que Shane Wright avait encore une chance de succéder à Montréal. Honnêtement, ce serait le scénario de rêve. Bien que je ne sois pas son plus grand fan, jusqu’à preuve du contraire, Wright a ce qu’il faut pour être l’un des 6 meilleurs centres de la LNH. Bettman a finalement annoncé le départ de Romanov et l’arrivée de Dach. J’ai aimé Dach faire la LNH à 18 ans avec un certain brio, mais depuis sa grave blessure au poignet subie lors d’un match de pré-saison U20 2021, son développement a stagné et n’a jamais retrouvé son élan. Un ancien premier choix ne se développant pas comme prévu pour des raisons XYZ… Sur le marché de la LNH, Hughes et Gorton ont dû reconnaître l’opportunité d’acheter à bas prix, comme Gorton l’a fait avec les Rangers en acquérant Ryan Strome contre Ryan Spooner. Mais peu importe, le risque en vaut vraiment la peine. Le CH avait clairement un surplus de jeunes défenseurs gauchers et une importante pénurie au centre. Si l’on considère que Romanov ne peut être qu’un bon défenseur secondaire à 25 points et que Dach pourrait devenir un gros centre secondaire rapide qui met une cinquantaine de points au compteur tout en couvrant de grosses lignes adverses, Hughes ne pourra guère perdre en l’échange. Les autres choix de CHI sont impatients de voir ce qui se passera avec Filip Mesar (26e) et Owen Beck (33e), des choix qui peuvent être considérés comme plutôt sûrs, une tendance assez courante à la fin du premier tour ou au début du second. Personnellement, si le Canadien avait plutôt sélectionné le centre tchèque Jiri Kulich au 26e et l’un de mes favoris Jagger Firkus au 33e, j’aurais été un peu plus excité ! Dans ces classes, ces deux joueurs représenteraient deux autres circuits avec de très bonnes chances de succès. Kulich, qui possède un tir élite ++ pour une fois, a dominé les U18 en mai dernier avec 11 points en six matchs, dont neuf buts. Il a été le 28e choix au total par les Sabres. Puis l’électrique Firkus et son impressionnant coup de poignet. L’Albertain a fumé dans la WHL à Moose Jaw (36 buts, 80 points en 65 matchs) en plus d’être clairement le meilleur joueur sur la glace lors du Match des espoirs de la LCH l’hiver dernier. Le Kraken l’a pris en main au n ° 35. Un talent brut majeur et majeur a été laissé sur la table ici. Mesar – qui est susceptible de jouer en tant que junior dans l’OHL à Kitchener l’an prochain – demeure un talent exceptionnel au premier tour. Mais l’avons-nous choisi juste un peu pour plaire à son ami d’enfance et faire en sorte que Slafkowski se sente un peu plus chez lui en Amérique du Nord ? Qui sait… Quant à Beck, 51 points en 68 matchs à Mississauga, novembre, OHL Rookie of the Month, excellent élève, ressemble un peu à Patrice Bergeron lumièrebon à 200 pieds, fait tout bien, excelle sur les mises en jeu, super responsable, déjà marqué comme futur troisième centre. Vous pouvez difficilement faire un choix plus sûr que celui-ci ! Mais on peut aussi penser qu’il y a un certain talent offensif encore un peu caché chez Beck. En tout cas, il ressemble vraiment à Bergeron sur la glace dans certaines séquences ! Enfin, l’avenir nous dira si nous avions…