Sous-diagnostic des infections

“Du moins”, car “le sous-diagnostic est courant dans le cas des maladies infectieuses”, rappelle le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. Au total, près de 12 000 infections à « monkeypox » ont été confirmées au cours des deux derniers mois, la plupart en Europe. L’OMS a annoncé une réunion d’urgence pour le 21 juillet. En France, Santé Publique France a décidé début juillet d’étendre la campagne de vaccination, dans un contexte tendu à l’hôpital, sous la pression du Covid, des épisodes de fortes chaleurs et de laisser le soin aux soignants. Les infections initiales se sont produites principalement chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Des infections secondaires pourraient alors toucher les femmes, les enfants, etc.

La vaccination n’est ouverte qu’aux groupes «à haut risque».

Les autorités sanitaires ont décidé, pour l’instant, de ne vacciner que les groupes censés être les plus à risque. Plus précisément, “les homosexuels, les transsexuels multipartenaires, les personnes en état de prostitution et les personnes qui travaillent dans des lieux de consommation sexuelle”. Rappelons que le monkeypox n’est pas une maladie « homosexuelle », ni une maladie sexuellement transmissible : n’importe qui peut être infecté, le plus souvent par contact rapproché (peau, muqueuses, etc.) avec un malade, mais aussi par voie aérienne. Les rendez-vous de vaccination auraient dû être disponibles dès cette semaine. Mais de nombreux témoignages alertent sur les difficultés d’accès au vaccin : “J’ai tout essayé : Doctolib, téléphone, mail… en vain. J’ai fini par prendre rendez-vous avec mon médecin qui m’a dit que je ne savais pas quoi faire. Il n’a pas accès à ce vaccin”, fulmine Bastien, 29 ans.

73 centres proposent la vaccination

La vaccination contre le monkeypox n’est actuellement possible que dans l’un des 73 centres – généralement hospitaliers – de France, dont 20 en région parisienne. Sur Twitter, les témoignages en ce sens sont nombreux. Romain, à France Info, raconte n’avoir pas pu prendre de rendez-vous : « Je n’ai eu aucune réponse via les numéros de téléphone ou par mail. J’ai décidé de devenir physique [à l’hôpital] pour essayer de trouver une solution. « En vain : on lui a demandé d’attendre… avec des dizaines d’autres, qu’il y ait de la place disponible.

Pas de vaccination dans les zones rurales

Edouard, lui, s’inquiète : « Je suis éligible, mais en plus de l’impossibilité de trouver un poste, j’habite en zone rurale. Mais pour l’instant, la vaccination n’est possible que dans les grands hôpitaux, en ville. Mais je n’ai pas de voiture et je préfère me faire vacciner en pharmacie par exemple. » Les professionnels de santé, pour qui cette épidémie de monkeypox est très chronophage, regrettent également que seuls les médecins puissent vacciner, uniquement dans certains endroits. En conséquence, la situation actuelle, que le ministère reconnaît : Il peut y avoir des délais d’attente pour le rendez-vous et l’injection du vaccin dans les jours suivants La Direction Générale de la Santé

7500 doses de vaccins sont disponibles

Plus de 7 500 doses de vaccin ont été initialement mises à disposition. Mais il faut suivre la logistique et les effectifs, en pleine saison estivale. La Haute Autorité de santé assure que toutes les personnes éligibles pourront être vaccinées, malgré les difficultés liées à la mise en place du dispositif. Martin (nom d’emprunt) a réussi à obtenir la précieuse injection. Ne pas se réjouir : « Tout d’abord, je suis probablement une exception… J’ai plusieurs amis qui ont même arrêté d’essayer. Mais je connais aussi plusieurs personnes infectées, dont certaines ont été atteintes assez sévèrement, avec des douleurs atroces”, dit-il. « Savoir qu’il faut deux doses, la plupart du temps, et que ce n’est pas efficace à 100 %, c’est rassurant ! “, déplore-t-il. Un numéro vert a été lancé pour la France : Monkeypox Info Service, accessible tous les jours à partir de 8h. à 23h, au 0 801 90 80 69 (appel et services gratuits, anonymes et confidentiels).