Avec cinq des sept cols hors-classe de ce Tour de France et deux arrivées en altitude, les Alpes ont été le gros morceau de l’édition 2022. Vous me voyez venir ? Oui, je pense que la hiérarchie née de la combinaison d’une première semaine difficile, d’un temps très court et des trois premières arrivées en altitude, sera celle de Paris. Cela se comprend sans aucun événement extra-sportif (chute ou maladie) qui mettrait fin à la tournée de Jonas Vingaard, Tadej Pogacar ou Geraint Thomas. Je ne vois personne derrière ce trio être capable, sur la pédale, de bouleverser la hiérarchie. Le Tour de France L’ascension la plus rapide des Alpes depuis Landis en 2006 IL Y A 13 HEURES Je vais même plus loin, je pense que les trois hommes monteront sur le podium à Paris dans cet ordre. Pogacar pourrait bien regretter la scène Granon et ce petit péché d’orgueil de Galibier voulant s’en prendre à Roglic en plus de Vingaard. Je ne sais pas s’il avait retrouvé tous ses moyens à l’Alpe d’Huez, mais je constate en revanche qu’il n’a pas réussi à sortir le Danois. Tadej Pogacar (UAE) attaque Jonas Vingaard (Jumbo-Visma) dans la montée vers l’Alpe d’Huez, lors de l’étape 12 du Tour 2022 Crédit : Getty Images Plus de deux minutes derrière, il a pourtant du pain sur la planche pour renverser le Tour. Une tournée qui pourrait être très serrée à Paris mais en faveur de Vingaard à mon avis. Quant à Geraint Thomas, ses qualités en contre-la-montre devraient pouvoir compenser ses potentielles faiblesses en montagne. On disait sans discussion possible le troisième homme sur l’Alpe. Par Jean-Baptiste Duluc J’ai bien peur que Christophe ait raison, du moins sur les deux premières positions. Jonas Vingaard et Tadej Pogacar sont les coureurs les plus forts de ce Tour de France et, malgré tout son talent, je doute que le Slovène puisse effacer les conséquences chronométriques de son erreur tactique dans le Galibier. Je ne serais pas si catégorique pour la troisième place cependant. Avec 9” d’avance au général et des qualités de chrono (largement) supérieures à celles de ses adversaires, Geraint Thomas est le grand favori pour la 3e place. Mais on oublie qu’on n’est qu’à mi-parcours du Tour et qu’à Granon, c’est Romain Bardet qui a devancé le Britannique d’INEOS Grenadiers, avec près d’une demi-minute d’avance. C’est essentiel. Certes, le Français a subi un coup de chaleur à l’Alpe d’Huez, mais cela pourrait aussi arriver à Thomas dans les Pyrénées, où le terrain de jeu proposé pourrait correspondre au Tricolore. Bardet : “J’ai eu un coup de chaleur en plein milieu des Alpes” Piranha ? Il a déjà gagné. La scène Hautacam ? Auparavant, le col du Spandelles – notamment sa descente technique et dangereuse – offrait une réelle opportunité à Bardet d’exploiter ses qualités de descente. Et pourquoi pas renverser le chef des INEOS Grenadiers. Thomas est-il le favori pour la 3ème place ? Oui. Le classement est-il stable ? Je ne crois pas. Il reste encore un long chemin à parcourir pour être définitif.
Verra-t-on une victoire française sur ce Tour ?
Par Jean-Baptiste Duluc J’ose l’espérer. Certes, le temps presse, mais enfin il y a les étapes les plus favorables à un succès français, à savoir celles de la transition où le peloton laisse échapper l’échappée. Qu’on ne s’y trompe pas : une victoire à la pédale est hors de portée des Français dans ce Tour, à l’exception peut-être d’un Romain Bardet (DSM) à Foix. Et même. Mais les Bleus n’ont aucune chance dans les énormes sprints et David Gaudu (Groupama-FDJ) comme Bardet regardent un cran en dessous de Vingaard et Pogacar. Viennent ensuite les étapes de transition. Gaudu : “C’est nul, je me méfie, j’ai peur d’exploser” Que ce soit à Mende, Foix ou encore Cahors à deux jours de l’arrivée, on verra l’échappée aller jusqu’au bout. Et beaucoup de Français sur la bonne voie. Reste évidemment à le mettre au fond, ce qui n’est pas le cas dès le départ, quand l’échappée s’impose (Pinot 3e à Châtel, Thomas 7e à Megève, pas de Tricolore dans le bon mouvement ce jeudi). Je ne peux pas imaginer qu’un Tricolore ne puisse pas s’imposer depuis Paris. Pinot à Foix et Laporte à Cahors me semblent trois plutôt “bonnes” cartes pour que la France évite un point zéro qui n’est arrivé que deux fois (1926, 1999) dans toute l’histoire de la Grande Boucle. Par Christophe Gaudot Dans la foulée de l’arrivée de Tom Pidcock, j’ai vraiment regretté que Thibaut Pinot ne soit pas dans l’équipe pour la journée. Je pense que le Franc-Comtois avait le doublé de l’Alpe d’Huez à portée, c’était “suffisant” pour se glisser en tir du jour. Un coup qui a mis du temps à se former, sans combat colossal. Pour lui, c’était une occasion en or. Et pour la race française. Et après ? Je suis vraiment inquiet. Pinot : “Ce qui me déçoit le plus, c’est que je n’ai pas pu accompagner David plus loin” Plus la tournée avance, plus ses échappées deviennent précieuses. Je m’explique : au passage de la première chaîne de montagnes, nombre de dirigeants ont vu leurs ambitions pour l’ensemble s’envoler. Autant de prétendants supplémentaires pour la victoire d’étape. Et s’ils n’avaient pas les jambes pour suivre les meilleurs, ils restent de redoutables adversaires. Tadej Pogacar aura peut-être aussi besoin d’un bonus à Peyragudes ou Hautacam pour revenir à Vingaard. Bref, les occasions seront rares pour les Bleus.
Qui peut battre Van Aerts à St Etienne ?
Par Jean-Baptiste Duluc Malgré le maillot vert sur ses épaules, Wout Van Aert n’a pas encore remporté un seul sprint massif sur ce Tour de France. Il n’est pas allé aussi loin à Nyborg qu’à Sonderorg (2e) et cela ne l’empêchera pas d’être le favori dans la capitale du Forez. Cependant, si le Belge était sur une énorme arrivée, je doute qu’il gagne, pour plusieurs raisons. Déjà, contrairement aux autres sprinteurs, il a fourni un gros effort ces deux dernières journées pour ses leaders et cela pourrait reposer sur ses jambes. Il a peut-être un super moteur, mais il n’est pas sans payer ses efforts. Surtout, si on mérite un énorme sprint à Saint-Etienne, il faudra le trouver plus vite que lui. Peut-être que Jakobsen ou Groenewegen ne seront pas là vu la difficulté de l’étape, peut-être qu’Ewan ne trouvera pas ses marques… En revanche, Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck) sera là et par nature je vois plus vite par Van Aert . Philipsen pense avoir gagné… Mais Van Aert a déjà franchi la ligne L’étape est dure, mais il a déjà montré que les faux plats et les montées ne lui font pas peur dans ce Tour de France, compte tenu de ses étapes à Longwy et Lausanne. Et, cette fois, la scène ne se terminera pas en fanfare. Mais dans l’appartement. La finale à Saint-Etienne est épuisante mais sans difficulté substantielle. Et il peut compter sur une équipe qui sera exclusivement à son service. C’est pour ça que c’est lui que je vois lever la main à Saint-Etienne vendredi. Après avoir gagné cette fois. Par Christophe Gaudot A la pédale ? Tu fais ! Si les pistes d’arrivée à Saint-Etienne varient, elles restent toujours difficiles et celle de vendredi ne fera pas exception. Après un début d’étape déjà difficile pour les longues étapes (Côte de Brié et Col de Parménie) dans les 80 premiers kilomètres, la suite ne sera pas plus facile. Il vous faudra gravir la Côte de Saint-Romain-en-Gal assez longtemps pour éliminer les sprinteurs moins à l’aise dans les bosses (Jakobsen, Groenewegen…). La palette RP : où et comment embarrasser les sprinteurs ? Et s’il restait du monde, les Jumbo-Visma pourraient décider, sur le faux niveau menant au plateau final à sept kilomètres de l’arrivée, de durcir davantage pour favoriser les plans de Wout van Aert. Au terme d’une étape difficile et avec les deux derniers jours en jambes, je ne vois personne capable de le battre dans un sprint presque énorme. La forme qu’il prend est un argument de poids à mon avis. Le Tour de France Récital de Pidcock, résurgence de Froome, calme après la tempête : le résumé de la 12e étape IL Y A 17 HEURES Le Tour de France Pogacar a essayé deux fois mais Vingaard n’a pas été dissuadé IL Y A 17 HEURES