Cette année, pour la première fois, l’étape du 14 juillet coïncide avec l’étape reine du Tour et l’arrivée dans la station mythique de l’Isère, dont l’ascension des 21 longueurs sera précédée de l’escalade du Galibier puis du Fer Traverser. . Si un coureur français a la chance de s’imposer ce jeudi, il signera la victoire d’une vie, celle dont on reparlera des années, voire des décennies plus tard. Depuis la Seconde Guerre mondiale, les vainqueurs des Tricolores du 14 juillet sont 13. Jacques Anquetil, cas unique, a même connu le double feu d’artifice, en 1961 et 1964. Mais chacun a sa propre histoire. Vincent Barteau, par exemple. Son ancien coéquipier Laurent Fignon a non seulement levé la main le 14 juillet, mais LE 14 juillet 1989, jour du 200e anniversaire de la prise de la Bastille. “Je n’ai pas beaucoup gagné dans ma carrière, il a dit, mais j’ai fait deux choses dont on me parle toujours : porter le maillot jaune pendant deux semaines (en 1984, ndlr) et ma victoire le 14 juillet 1989. Ça marque les gens.” Le Tour de France Alpe d’Huez 1986, duel juge de paix du Hinault – LeMond IL Y A 2 HEURES Chaque année, jusqu’à la victoire de Warren, j’étais appelé, j’avais droit à ma jointure parce que j’étais le dernier Les gens s’en souviennent. C’est le point commun de tous les témoignages de ces Français qui ont eu l’occasion de faire mouche en ce jour pas comme les autres. En 2020, lors du premier mois de juillet sans tournée depuis 1946, alors qu’elle avait été reportée à la fin de l’été en raison de la pandémie de Covid-19, Eurosport avait réuni les deux derniers héros tricolores du 14 juillet, David Moncoutié ( 2005) et Warren Barguil (2017). Leurs paroles se chevauchaient souvent, surtout dans cet aspect mnémotechnique. “Les gens s’en souviennent plus facilementa assuré Moncoutié. Quand je rencontre des gens qui suivent un peu le vélo mais pas plus que ça, ils savent que j’ai gagné le 14 juillet. Ma victoire à Figeac (un an plus tôt, le 15 juillet), personne ne se souvient de la date. Les médias en parlent toujours, même des années plus tard. Chaque année, jusqu’à la victoire de Warren, j’étais appelé, j’avais droit à ma jointure parce que j’étais le dernier.” Sécession royale, raid solitaire : Barguil et Moncoutié racontent le 14 juillet victorieux Le même jour, tout est différent. Depuis le matin. “La mise à jour est un peu différentepoursuit David Moncutier, qui était chez Kofidis. Il “a besoin” des Français devant. Je sais qu’à FDJ par exemple, Marc Madiot a fait un point vraiment particulier. Je n’étais pas dans ce groupe mais c’était connu“Warren Barguil a porté les couleurs d’une équipe étrangère, Sunweb, lors de son succès dans les Pyrénées en 2017”.Dans le briefing, on en a parlé, rien que pour moi. C’était “Wawa, tu sais quoi faire aujourd’hui”“, raconte le Breton.

Quand le lieu l’emporte sur la date

Avant le départ, l’attention est également plus tournée vers les locaux que les autres jours. Et pas seulement des médias français. “Même les médias étrangers viennent plus voir les coureurs français le 14 juilletBarguil confirme. Je me souviens que le matin, j’ai eu beaucoup plus de journalistes étrangers qui sont venus me voir. Ils savent à quel point c’est important pour nous.”
En chemin, la foule est au diapason. “On voit beaucoup de drapeaux français à l’extérieur. Il fait encore un peu chaud, c’est un jour férié, donc il y a peut-être un peu plus de monde“, pour Moncoutie.”Quand je suis sur l’échappée, je sens la foule derrière moiglisse Barguil. J’avais aussi le maillot à pois. Je ne dirais pas que c’était de la pression, mais ça m’a porté. C’était génial. Quand j’y repense, ça reste un souvenir très fort.“ Quoi de plus mémorable pour un Français que de rester coincé sur scène le 14 juillet ? Pas beaucoup. Mais dans certains cas, la pièce pèse encore plus que la date. Sur ce disque, rien n’égale l’Alpe d’Huez. Ce club ne compte que quatre membres français : Bernard Hinault, le premier, en 1986, puis, successivement, Pierre Rolland (2011), Christophe Riblon (2013) et Thibaut Pinot (2015). Soit quatre succès en 30 étapes à l’Alpe, mais trois des quatre dernières. Sportivement, c’est autre chose de triompher sur les hauteurs du Bourg d’Oisans que le 14 juillet, même si, comme le rappelle Barguil, “Le 14 juillet, c’est rarement une étape plate, c’est pas facile en généralMais c’est presque toujours moins difficile qu’une arrivée à l’Alpe. En résumé, presque tous les coureurs français peuvent rêver de lever les bras le 14 juillet à un moment ou à un autre. Alpes, probablement pas. Rolland volait : son arrivée royale à l’Alpe en 2011

Riblon: “Si je ne devais choisir qu’une seule victoire sur le Tour, je choisirais l’Alpe”

Christophe Riblon n’échangerait pour rien au monde sa victoire de 2013 contre un bouquet du 14 juillet, comme il nous l’a dit :Jamais ! Je suis absolument certain que non. Dans l’autre sens j’aurais échangé, c’est sûr. L’Alpe d’Huez est l’un des cols mythiques de la légende du cyclisme. Dans l’histoire du cyclisme, on se souvient de ceux qui ont gagné sur telle ou telle étape, on ne se souvient pas de ceux qui ont gagné le 14 juillet. Peu importe la façon dont vous posez la question, c’est l’Alpe.” Pour l’ancien coureur du team AG2R, rien ne peut battre l’Alpe d’Huez. “PETITsi je devais choisir une seule manche, je choisirais Alpe, assure. Je regarde le cyclisme depuis 6-8 ans, ce sont les images que j’ai en tête, cette montée, cette foule autour, la ferveur. S’il y avait une hésitation, ce serait, dans un autre profil, avec l’arrivée sur les Champs-Élysées.” Riblon, la victoire d’une vie : son succès à l’Alpe d’Huez en 2013 Pourtant, relativement nouvelle dans l’histoire du Tour, n’étant apparue pour la première fois qu’en 1952 avant de retrouver le parcours un quart de siècle plus tard, l’Alpe d’Huez écrase tout. Pierre Rolland, le lointain successeur de Bernard Hinault, rappelait lui aussi l’an dernier dans l’Ouest de la France cet échange révélateur avec Andy Schleck :Une fois, nous avons fait une interview croisée avec Andy Schleck. Il m’a dit qu’il échangeait son Galibier et son Tourmalet contre mon Alpe d’Huez. C’est pour donner une idée de la valeur de cette ascension.” Rien n’égale donc l’Alpe qui trône dans sa propre mythologie. Mais peu de choses peuvent rivaliser avec le frisson d’une victoire le 14 juillet pour un Français. Jeudi, l’un et l’autre pourraient s’accompagner. Alors ce serait sans aucun doute un repère pour le cyclisme tricolore. Comme la fusion de deux rêves dans le même imaginaire. Profil étape 12 : Galibier, Croix-de-Fer, Alpe-d’Huez, trois monstres pour l’étape de la Reine Le Tour de France Comment Jumbo-Visma a réussi dans l’entreprise de “démolition” de Pogacar IL Y A 14 HEURES Le Tour de France Le talk du tour : Sur quel Français parier le 14 juillet ? IL Y A 15 HEURES