“Mon collègue reporter Philippe Maire et moi avons embarqué il y a deux semaines. Nous avons suivi l’arrivée à bord d’un invité de marque : l’astronaute Thomas Pesquet”, raconte le journaliste Nicolas Chateauneuf. “Revenu il y a six mois d’un long séjour sur la Station Spatiale Internationale, Thomas Pesquet a été invité par la marine française à découvrir ce concentré de technologie, à rencontrer et discuter avec les 65 membres d’équipage, poursuit le journaliste. C’était l’occasion de découvrir toutes les similitudes entre la vie sur la station spatiale et un sous-marin nucléaire. « Pour cela, nous avons embarqué dans un hélicoptère Caiman à la base de Hyères, pour rejoindre le Suffren qui flottait à la surface au large de Toulon. Vingt minutes de vol plus tard, nous étions à notre tour suspendus dans les airs par un câble pour être transportés par avion jusqu’au sous-marin », raconte Nicolas Chateauneuf. Là, nous avons été accueillis par le “pacha”, commandant Laurent Coggia, 47 ans, patron de l’équipage “bleu”. L’autre équipage, le ‘rouge’, se repose ou s’entraîne.” Thomas Pesquet a dormi dans le sous-marin, dans une couchette étroite, découvrant le quotidien et l’expérience des sous-mariniers, partageant son expérience de la station spatiale et de la vie dans un espace confiné, au milieu d’un environnement hostile, l’espace. Pendant vingt-quatre heures, l’astronaute a pu discuter avec les sous-mariniers, partager leurs repas, écouter les bruits de la mer au sonar, visiter la chaufferie nucléaire, découvrir le fonctionnement du Suffren ou encore piloter le sous-marin. Le rôle de Suffren est de défendre le porte-avions Charles-de-Gaulle ou des sous-marins lance-missiles ou d’escorter des opérations spéciales. Il est deux fois plus lourd que les sous-marins d’attaque de la génération précédente et embarque deux fois plus d’armement : torpilles, missiles de croisière et missiles Exocet. Le Suffren n’emporte pas de missiles nucléaires mais dispose d’un réacteur qui lui permet de “disparaître” dans les profondeurs océaniques pour des missions de 70 jours. Une technologie que seuls quelques pays (ceux du Conseil de sécurité de l’ONU) maîtrisent.