« La carrière de Thibaut est moins linéaire que d’autres, avec des performances d’une rare ampleur : échecs terribles ou victoires prestigieuses, il monte très haut et très bas, souvent avec une charge émotionnelle plus forte. Et bien sûr il y a son personnage un peu OVNI dans ce décor, réticent au star system, sauvage mais simple, et la petite mythologie qui se construit autour de lui, pêche, chèvres, barbecues, son élève qui plaisante avec ses amis Vichot & co…” « Ne cherchant pas le buzz, Thibaut s’amuse avec cette notoriété sur Twitter. Ce n’est pas lisse, sans tomber dans la gratuité ou l’absurdité, et donc assez rafraîchissant par rapport à ses pairs souvent trop polis. Il y partage ses passions hors vélo (PSG, Ultras, causes animales, etc.) et n’hésite pas à parler franchement de sujets fâchés (l’épisode Nadal récemment), ce qui a encore boosté sa popularité, je pense. . » « A vélo, Thibaut court comme il est : sans cacher, avec authenticité, ses qualités, ses défauts. C’est un gars normal avec qui tu peux t’identifier. On est à peu près sa génération, on a des délires assez similaires, on se dit qu’on pourrait être amis avec lui. Son destin contrarié, son côté mulet… Sur la moto, ce n’est pas le meilleur styliste, et il est assez lisible, mais il a une chose, il “libère” (comme disait Marci Madiot). Et quand il est vraiment en mission… Ce qui est possible, ça se voit rien qu’à son regard sombre et habité, les grands jours (Lombardie 2018 par exemple, ou récemment l’étape qu’il a gagnée dans les Alpes). » “Avec 2019, ça a cliqué pour Pinot parce que c’était la seule fois dans l’histoire récente qu’on croyait vraiment qu’un Français pouvait gagner le Tour… Il était vraiment en route pour… Et sa course dans son ensemble c’était emblématique de toute sa carrière : espoir naissant – échec – rebond – triomphe – pur drame… Révélé comme il l’était aux yeux du public du Tour. »