• À lire aussi : FEQ : Milky Chance offre un rythme accrocheur et bon
• Lire aussi : Folie pour Rage Against the Machine
Initialement prévu pour le Festival d’été 2020 annulé, ce spectacle québécois exclusif a répondu à toutes les attentes et plus encore.
N’en déplaise à Maroon 5, qui a fait vibrer le site samedi dernier, nous avons assisté à la communication la plus explosive entre un artiste et le public, dans les Plaines, depuis le début de ce FEQ.
Un quart d’heure après l’arrivée de RATM sur scène, plusieurs festivaliers qui avaient rempli les Plaines criaient déjà “hoy, hey”. La tension était palpable.
Puis, lorsque le quatuor a entamé les hostilités avec Bombtrack, tout le public s’est lancé dans un mosh pit déchaîné qui ne s’est jamais arrêté pendant ces 90 minutes de musique délivrées à un rythme d’enfer.
Sauvage
Contraint de s’absenter en raison d’une blessure à la jambe qu’il a subie plus tôt cette semaine, le chanteur Zack de la Rocha mène toujours la charge avec une intensité féroce. Parfois, il avait l’impression de se retenir de défier sa blessure et de plonger dans la foule.
DIDIER DEBUSSCHERE / JOURNAL DE QUÉBEC
A ses côtés, le virtuose Tom Morello s’est amusé à torturer sa six cordes. Avec ses avant-bras pendant People of the Sun, avec ses dents lors d’un Balle dans la tête incendiaire, dont le lent crescendo final a enflammé les festivaliers.
DIDIER DEBUSSCHERE / JOURNAL DE QUÉBEC
Plus subtils, mais non moins efficaces, le bassiste Tim Commerford et le batteur Brad Wilk ont également été des rouages essentiels à la réussite de ce concert qui s’est construit comme une série de bombes rock déchaînées des trois premiers albums du groupe.
euphorie
Comme on pouvait aussi le prédire de ces âmes insoumises, l’écran géant a souvent servi à diffuser des images qui incitent à se rebeller contre le sort réservé aux plus vulnérables.
DIDIER DEBUSSCHERE / JOURNAL DE QUÉBEC
Après avoir chanté Freedom, Zack de la Rocha a mis en garde le public contre les riches et les puissants qui veulent “nous faire reculer”. Dans le même ordre d’idées, le groupe a défendu les droits des Premières Nations dans une série de messages insistant, entre autres, sur le fait qu’au Canada, les femmes autochtones étaient 16 fois plus susceptibles d’être assassinées. disparaître.
Cet intermède politique a préparé le terrain pour une finale émouvante alors que le groupe et le public ont chanté Killing In The Name dans une pure euphorie.
Applaudissants à tue-tête, les membres du groupe se sont ensuite assis avec de la Rocha et ont salué les festivaliers pendant deux bonnes minutes, de grands sourires illuminant leurs visages.
Ensuite, deux personnes ont embrassé le chanteur. Alors qu’il était emmené dans les coulisses, Zack de la Rocha a fait le signe de la victoire.
Ce fut en effet un triomphe.
Alexisonfire : plein décibel
Qu’il s’agisse de remplacer une tête d’affiche à court terme et dans un délai de deux jours comme en 2018 lorsque Avenged Sevenfold s’est retiré, ou de fournir un échauffement supplémentaire de style décibel avant l’arrivée de Rage Against The Machine, Alexisonfire est toujours à la hauteur.
DIDIER DEBUSSCHERE / JOURNAL DE QUÉBEC
Hier soir, la percutante équipe canadienne a bombardé les plaines à son tour. À l’exception peut-être de The Northern (encore !), Alexisonfire a testé le niveau de résistance de nos batteries tout au long de sa performance courte mais intense.
La réaction du public n’a pas été moins intense. Pendant Dog’s Blood et Young Cardinals, un mosh pit géant s’est formé sur le sol. La chose n’a pas échappé au chanteur George Pettit.
DIDIER DEBUSSCHERE / JOURNAL DE QUÉBEC
« Personne au Canada ne fait ça. Des dizaines de milliers de personnes pour le rock, c’est un putain d’exploit. »
Vulgar Machins: aussi clair qu’il y a dix ans
Vulgaires Machins s’est-il ramolli après dix ans d’absence ? Pas une miette. Le quatuor est toujours aussi énergique et combatif, dirait-on après avoir aperçu leur premier concert en une décennie au coucher du soleil samedi dans les Plaines.
On l’a senti lors de l’introduction de Being a Like, en voyant Marie-Ève Roy donner le ton avec autorité, épaulée par Guillaume Beauregard en pleine forme. Les rois du punk québécois sont de retour, affamés et lucides, comme en témoigne Beauregard sur Triple Murder et Failed Suicide d’aujourd’hui.
« Le taux de suicide est demeuré stable au Québec depuis vingt ans, ce qui confirme que la prochaine chanson ne servait à rien. »
Durant les 45 minutes qui lui sont consacrées, Vulgaires Machins revit principalement le passé, écrivant Le Mythe de la démocratie, L’abîme et plus encore Compter les corps.
DIDIER DEBUSSCHERE / JOURNAL DE QUÉBEC
De son nouvel album qui marquera son grand retour, en octobre, avant une tournée avec Anti-Flag, le groupe n’a joué que l’extrait Je lève mon verre. “Le pire morceau de l’album, mais le plus important car c’est une chanson solidaire”, précise Guillaume Beauregard.
Si c’est vraiment le pire, promet-il.