Du côté de la majorité, il est temps de se mobiliser. “Tout le week-end, les téléphones ont chaud dans tous les sens, on s’est concerté à gauche et à droite (…) pour trouver des voix d’accord et pouvoir dire à l’opposition qu’on veut travailler avec eux”, a assuré France 2 lundi , représentant du gouvernement, Olivier Véran. Alors que certaines mesures gouvernementales semblent faire consensus, comme le découplage de l’allocation aux adultes handicapés, l’opposition entend aussi amender le plan de l’exécutif. Voici leurs principales suggestions.
Les républicains sont favorables à la baisse du prix du carburant à 1,50 euro
Les 62 membres du Congrès républicains ont fixé “trois priorités”. Le premier est la baisse du prix du carburant à 1,50 € le litre, alors que le diesel et le sans plomb 95 E10 se vendent en moyenne près de 2 € le litre, selon les derniers chiffres du ministère des Transports. “L’idée est de pouvoir réduire toutes les taxes pour atteindre 1,50 € le litre”, expliquait la députée LR Emilie Bonnivard dans un entretien au Journal du dimanche début juillet. Actuellement, la TVA et la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) représentent environ la moitié du prix à la pompe, selon les calculs de l’Association française des industries pétrolières. Outre la baisse du prix des carburants, le chef de file des députés LR, Olivier Marleix, a également plaidé, dans une lettre adressée au Premier ministre début juillet, pour « l’annulation de la hausse de la CSG. [contribution sociale généralisée] à tous les retraités”. Enfin, les Républicains sont favorables à un “réajustement du travail et pas seulement des minima sociaux”. Olivier a promis .Marleix De son côté, l’exécutif prévoit déjà une baisse des cotisations des indépendants de 550 euros par an pour des revenus au niveau du SMIC. Les propositions des députés de droite ont été vivement critiquées par le gouvernement. “On ne peut pas dire d’une part qu’on veut absolument réduire la dette publique, qu’il faut réduire les dépenses publiques, (…) et puis d’autre part déposer le même jour des amendements pour réduire la CSG à 70 milliards d’euros , pour les carburants avec une limite maximale de 1,50 euros par litre pour des dizaines de milliards d’euros. Peu de cohérence », a déclaré le ministre de l’Economie Bruno Le Maire lors d’un discours du 12 juillet au Medef.
Le Rassemblement national défend la baisse de la TVA sur les carburants et l’énergie
Fidèle à sa volonté d’apparaître comme parti de gouvernement, le Rassemblement national pourrait voter en faveur du texte “même imparfait” car “il y a urgence”, a estimé Jordan Bardela, le 12 juillet, sur franceinfo. Le RN entend toujours peser dans le débat et défendre ses amendements car le texte du gouvernement sur le pouvoir d’achat “ne répondra que partiellement” aux inquiétudes des Français, selon le président par intérim du parti. Sur le prix de l’essence, par exemple, le parti de Marine Le Pen n’est pas convaincu par la remise de 18 centimes à la pompe, que le gouvernement prévoit de prolonger jusqu’à fin septembre puis de la remplacer progressivement par une compensation. -carburant “travailleurs” éprouvé. Les 89 députés RN sont plutôt enclins à défendre la baisse de la TVA de 20 % à 5,5 % sur le carburant, l’électricité, le gaz naturel et le fioul. L’Assemblée nationale a aussi décrié la “méthode” du gouvernement : “Tant qu’on aura une taxe aussi élevée sur l’énergie, l’électricité, le gaz naturel, alors distribuer des chèques sera un gouffre sans fond”, s’est plaint Jordan Bardella.
La Nupes propose de relever le Smic à 1.500 euros et de “bloquer les prix”
Du côté des Nupes, Mathilde Pano juge le texte gouvernemental “dangereux”. “En fait, avec ce texte, on agit sur quelque chose qui est une baisse du pouvoir d’achat du peuple”, a annoncé lundi 18 juillet à franceinfo le président du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale. Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a pour sa part plaidé pour un texte de “moins de perte” plutôt que de pouvoir d’achat. Les élus du Nupes ont donc travaillé sur un contre-projet d’« urgence sociale », dont ils entendent prendre les mesures en demi-cercle. Au niveau des salaires, les 151 députés de l’Insoumi, socialistes, écologistes et communistes se sont mis d’accord sur une augmentation du Smic de 1.500 euros. Ils prônent également une revalorisation de 10% de la valeur de l’unité indiciaire des fonctionnaires, alors que l’exécutif a proposé pour sa part une augmentation de 3,5%. Sur le logement, les Nupes demandent un gel des loyers de référence, tandis que le gouvernement a plafonné les augmentations de loyer à 3,5 % maximum pendant un an. Les députés de gauche sont également favorables à une revalorisation de l’Aide personnelle au logement (APL) jusqu’à 10 %, contre 3,5 % proposés par le gouvernement. L’alliance de gauche défend également un “gel des prix” des “besoins essentiels”. Une mesure qui couvrirait l’alimentation, les produits d’hygiène, l’énergie et le carburant.