Comment ce résultat est-il interprété ? Sommes-nous toujours contagieux ? Doit-on continuer notre isolement ? Alors que la septième vague de coronavirus déferle sur la France sous l’influence de la sous-variante hautement contagieuse BA.5 d’Omicron et que plus de 150 000 nouveaux cas ont été recensés mercredi, quelle est la meilleure ligne de conduite à éviter ? ne pas semer le virus autour de soi sans se cantonner à une vie monastique ?
Symptomatologie plus élevée et plus grande infectiosité avec BA.5
“Depuis l’émergence de la variante Omicron, nous avons observé plusieurs infections asymptomatiques ou légèrement symptomatiques. Or, avec la sous-variante BA.5, qui est majoritaire en France, nous sommes plus symptomatiques qu’avec les sous-variantes précédentes », note le Dr Benjamin Davido, infectiologue et médecin référent de crise Covid-19 au Raymond-Hospital. Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine). Des symptômes que tout le monde connaît : fièvre, courbatures, fatigue, toux, maux de tête et mal de gorge. Mais aussi “des pertes d’odorat et de goût, qu’on ne voyait plus ces derniers mois et qui sont à nouveau évoquées avec BA.5”. Non seulement “on a plus de symptômes, mais on les a plus longtemps”, souligne l’infectiologue : en moyenne 7 jours pour BA.5, contre 4 à 5 en cas d’infection BA.2. Dès lors, il n’est pas rare de retester positif lors du test recommandé par l’Assurance maladie à J+5. “C’est normal et courant : environ 20 à 30% des patients sont encore positifs une semaine après le dépistage”, observe le Dr François Blanchecotte. , président de l’Union des biologistes.
Test positif mais charge virale pas forcément significative
Pourquoi ? “Nous avons affaire à un virus qui affecte principalement les voies respiratoires supérieures et qui reste longtemps en excrétion. Ainsi, même plusieurs jours après le test positif, on peut avoir des fragments d’ARN viral dans les cellules nasales, explique le biologiste. Cependant, les tests de dépistage recherchent avec précision des parties du virus, l’ARN viral, qui sont des protéines qui peuvent être identifiées par un test rapide d’antigène ou de PCR. D’où les tests qui peuvent être positifs pendant des jours. Le problème, c’est qu’”on n’a jamais vraiment pu penser à la transmissibilité par rapport aux tests de dépistage : ce n’est pas parce qu’on a un nouveau test de dépistage positif qu’on a une charge virale importante”, souligne le Dr Davido. On peut, malgré ce résultat positif, avoir une charge virale faible. Les tests ne sont qu’un outil de diagnostic, ils ne sont pas destinés à définir la contagiosité. En pratique, dans les cinq premiers jours de la maladie on est le plus contagieux, c’est le pic de la charge virale.” On est généralement “hyperinfectieux environ 48 heures après l’infection, avant même que les premiers symptômes n’apparaissent, et cela pendant trois à quatre jours”, explique le Dr. Blanchecotte. C’est pourquoi nous avons fixé la période d’isolement à 7 jours. Ainsi, « si le test recommandé à J+5 est négatif et qu’il n’y a pas d’autres symptômes, on considère que le patient n’est plus contagieux, rappelle le Dr Davido, et qu’on peut mettre fin à son isolement. Si c’est positif, on s’isole encore deux jours.”
Les gestes barrières à répétition (oui, il faut porter le masque)
Et après ? “Selon les directives de l’assurance maladie, si vous vous faites vacciner, s’il n’y a pas de fièvre ou de symptômes, vous mettez fin à l’isolement et il n’y a aucune indication de refaire le test”, a rappelé le Dr Davido. Normalement, « au bout de 7 jours, les quantités de virus sécrétées ne sont pas suffisantes pour l’infection, à condition de maintenir les gestes barrières. Mais aujourd’hui, les gens se font à nouveau la bise et se serrent la main », déplore le Dr Blanchecotte. En revanche, “si au bout d’une semaine, vous êtes toujours symptomatique, avez de la fièvre et de la toux, alors vous êtes probablement encore contagieux”, ajoute le Dr Davido. Un scénario potentiellement plus courant avec BA.5. Dans ce cas, si vous souhaitez reprendre le travail, autorisé après 7 jours, ou si vous n’êtes pas en mesure de télétravailler, la meilleure précaution est de porter un masque au travail, dans les transports et dans les autres espaces confinés, et de vous laver mains. Autant de précautions prescrites par l’Assurance maladie : « Lorsque vous sortez de l’isolement, vous devez suivre les consignes suivantes pendant 7 jours : porter un masque chirurgical ou grand public avec une filtration supérieure à 90 %, respecter les gestes barrières, réduire vos contacts, notamment avec les personnes. à risque, faites du télétravail autant que possible », détaille le SMS envoyé aux assurés testés positifs. Inutile donc de rester fermé les 7 derniers jours, “ni d’utiliser inutilement des tests préventifs, c’est un gaspillage de ressources”, insiste l’infectiologue. Puisqu’il s’agit d’un virus capable de créer des vagues épidémiques tous les deux mois et avec lequel il faut apprendre à vivre, la leçon à tirer est de décider du retour du masque : en porter un est le mieux pour poursuivre son isolement. il élimine pratiquement le risque d’infecter quelqu’un, sans plus s’enfermer.