La Santé publique recommande déjà aux personnes à risque d’obtenir une dose de rappel le plus tôt possible si leur dernière dose de vaccin (ou leur dernière infection) remonte à plus de trois mois, a rappelé M. Legault en conférence de presse. Cependant, l’entreprise va bientôt se développer, a noté le Premier ministre. «À partir de la mi-août, on le fera systématiquement», a-t-il déclaré après avoir annoncé sa candidature dans la circonscription de Châteauguay. Son bureau a alors précisé que cette campagne de vaccination était déjà prévue à l’approche de l’automne. « Depuis la mi-août, il y a [aura] une campagne de vaccination de rappel pour toute la population », a réitéré l’attaché de presse Ewan Sauves. La semaine dernière, le directeur national de la santé publique, le Dr. Luc Boileau, s’est contenté d’évoquer une campagne « pour les groupes prioritaires » à la fin de l’été et au début de l’automne. M. Legault a souligné jeudi que la rentrée scolaire augmentera sans aucun doute la circulation du virus SRAS-CoV-2 au Québec. “Il faut préparer le mois de septembre, quand les enfants retourneront à l’école”, a-t-il insisté. Ils seront contagieux, ils seront [contaminer], ils le donneront à leurs parents, leurs grands-parents. » Le premier ministre dit également qu’il suivra les recommandations de la Santé publique si certaines mesures sanitaires — port obligatoire du masque, par exemple — devaient être rétablies en septembre, même si la campagne électorale au Québec battra son plein. “J’écoute les recommandations de la Santé publique depuis deux ans et demi. Je n’écoute pas Éric Duhaime », a-t-il dit, faisant référence aux critiques du chef du Parti conservateur du Québec. Le président de la Commission d’immunisation du Québec, Dr. Caroline Quach-Thanh, partage également les inquiétudes du Premier ministre quant à une possible augmentation des cas à la rentrée. «Lorsque nous retournerons à l’intérieur à l’automne, nous devrons voir s’il y a une nouvelle variante et comment elle se comporte. Mais il est certain que la ventilation [dans les écoles] il n’aura pas changé de façon extraordinaire entre l’automne dernier et l’automne prochain. »

“Sur une septième vague”

Plus tôt jeudi, le directeur national de la santé publique avait confirmé pour sa part que le Québec connaît une nouvelle vague de cas de COVID-19. Accusant le non-respect des règles d’isolement mises en place par plusieurs patients, le Dr Boileau ne s’est toutefois pas montré prêt à serrer la vis aux Québécois. “Pour moi, on est dans une septième vague”, a-t-il confirmé lors d’une conférence de presse en compagnie du ministre de la Santé, Christian Dubé. Cela, a-t-il ajouté, “dépasse déjà ce que nous avons vu lors de la quatrième vague” – celle de l’été dernier – tant en termes de nombre de personnes infectées que d’hospitalisations liées au virus de la maladie. L’augmentation des cas devrait “commencer à s’estomper dans les semaines à venir”, une fois le pic atteint, selon le Dr. Bouileau. «Mais il y a beaucoup d’incertitudes», a-t-il averti: les nouvelles sous-variantes Omicron BA.4 et BA.5 — presque aussi contagieuses que la rougeole — «sont bien établies» et se propagent rapidement au Québec. Depuis près d’un mois, les hospitalisations liées à la COVID-19 augmentent au Québec, tout comme les nouveaux cas de la maladie, dans un contexte estival caractérisé par le retour des festivals sans restrictions sanitaires, ainsi que la fin du port du masque obligatoire dans les transports en commun et dans la quasi-totalité des lieux publics (à l’exception notable des hôpitaux). “Le Covid se propage et il affecte également les travailleurs de la santé, nous devons donc rester conscients que notre système pourrait être davantage fragilisé pendant l’été”, a noté le Dr Boileau.

Respecter dans l’isolement

Christian Dubé, pour sa part, s’est voulu rassurant jeudi. “Nous n’aimons pas l’augmentation des cas, mais ils sont toujours sous contrôle” dans les hôpitaux de la province, a déclaré le ministre de la Santé. Cependant, nous devons “rester très prudents”, a-t-il ajouté, et respecter les règles d’isolement si nous avons contracté le COVID-19. Luc Boileau estime également que la raison principale de cette augmentation réside dans le fait que les gens ont “beaucoup de contacts” alors qu’ils souffrent de la maladie. “C’est pour ça que ça s’infecte autant : c’est parce que les gens ne respectent pas cette règle des 10 jours”, a-t-il dit, visiblement irrité par la situation. Cependant, “je n’ai vu aucune preuve à l’appui de cette pensée”, note le Dr Caroline Quach-Thanh dans une interview. “J’ai plutôt l’impression que la majorité des personnes contagieuses ne le savent pas car elles présentent peu ou pas de symptômes et ont reçu un test faux négatif”, estime le microbiologiste.

Pour contrôler la propagation du COVID, les gens sont encouragés à suivre les règles d’isolement et à se faire vacciner. Un tableau est également disponible pour indiquer clairement qui doit recevoir sa dose de rappel. pic.twitter.com/HttNmheaFE — Christian Dubé (@cdube_sante) 7 juillet 2022

Doses de rappel et tests PCR

Les personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques devraient également recevoir une dose de rappel du vaccin COVID-19 si elles ne l’ont pas déjà fait, a déclaré le Dr Boileau. ” À l’heure actuelle, [la COVID-19] faire le tour, et c’est le bon moment pour aller faire une piqûre de rappel », a-t-il dit. De plus, le directeur national de santé publique n’entend pas rendre à nouveau les tests PCR accessibles à tous les Québécois: ses équipes peuvent obtenir des données pertinentes sur l’évolution de la pandémie en analysant les eaux usées urbaines, dit-il. Cependant, la limite de cette approche ne fait pas l’unanimité parmi les experts. «C’est une vision assez court terme de dire qu’on peut compter sur les égouts» pour bien analyser la progression des cas, déplore notamment Lara Gautier, professeure de santé publique à l’Université de Montréal, qui réclame un retour à l’accès universel à Essais PCR. Avec Nikoo Pajoom

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