INFLATION – C’était déjà l’esprit de “l’allocation carburant des salariés” présentée en conseil des ministres le 7 juillet, c’est aussi l’option que le gouvernement entend prendre et mettre en place à partir de 2023 pour remplacer le bouclier tarifaire. Sortant des mesures de soutien du pouvoir d’achat pour tous les Français, le gouvernement veut préparer des mesures plus ciblées, au profit principalement des Français les plus vulnérables ou les plus touchés par la hausse des prix. “Nous n’allons pas exposer les Français les plus modérés à des hausses inconsidérées du prix de l’énergie”, a d’abord expliqué Élisabeth Borne, devant la presse réunie pour les Rencontres économiques organisées à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) . ), pour justifier la mise en place de cette mesure fin 2021. “S’il n’y avait pas de bouclier” sur le prix du gaz naturel ou un plafonnement des prix de l’électricité, “l’électricité serait un tiers plus chère et le gaz naturel 45 à 50% ‘. plus cher, a-t-il soutenu une fois de plus.

“Il faut aider ceux qui en ont vraiment besoin”

“On ne peut pas imaginer demander aux Français, à commencer par les Français modérés, de payer 45% de plus pour leur gaz naturel ou un tiers de plus pour leur électricité.” Cependant, compte tenu du coût du bouclier tarifaire pour l’Etat, “il faut passer de mécanismes généraux à des mécanismes plus ciblés”, a-t-il jugé, expliquant que “le travail est en cours”. Nous vous rappelons que face à la hausse des prix de l’énergie, le gouvernement a contraint les fournisseurs à limiter leurs hausses de prix à 4% pour 2022, alors que l’Etat et EDF n’ont qu’à supporter les coûts de cette mesure. Une mesure contestée par les syndicats, les associations de consommateurs et les membres de l’opposition qui y voyaient un “tour de passe-passe”, promettant un plafonnement des prix à partir de 2023. Ce changement de paradigme pour janvier 2023 a été précisé dans le sillage du ministre de l’Economie Bruno Le Maire, également présent à ces Rencontres Economiques. « Nous sommes désormais au cœur d’un pic d’inflation qui va durer encore plusieurs mois, il faut donc passer à un accompagnement plus ciblé » pour les personnes aux revenus modestes qui souffrent le plus de l’inflation. “Nous devons aider ceux qui en ont vraiment besoin”, a-t-il souligné, ajoutant que “notre politique continuera d’être une politique de don”. “Nous n’allons pas remplacer une politique de l’offre qui a donné de bons résultats par une politique de la demande qui alimenterait l’inflation”, a poursuivi Bruno Le Maire, qui “a confirmé avec beaucoup de sérieux que nous avons atteint un seuil d’alerte pour les finances publiques”. Jeudi, le gouvernement a déjà annoncé que les subventions destinées aux personnes qui se rendent au travail en voiture seront compensées en octobre par une remise globale de 18 centimes sur le prix du litre de carburant, qui sera progressivement supprimée puis prendra définitivement fin en décembre.

Une taxe sur les « plus-values ​​» de certaines entreprises ?

Interrogée sur la faisabilité d’instaurer une taxe sur les éventuels “excédents de bénéfices” que réaliseraient les énergéticiens grâce à la forte hausse des prix de l’énergie, Elisabeth Borne s’est montrée plus évasive. “De toute évidence, en premier lieu, s’il y a des gens qui tirent des profits excessifs de la crise, nous aimerions que tout le monde en profite et allège les charges que la crise peut créer”, a-t-il déclaré. “Alors, ce n’est pas tout à fait simple”, a-t-il immédiatement précisé. “Beaucoup de nos voisins ont mis en place des mécanismes pour taxer ces super profits”, mais “nous ne sommes pas dans la même situation” en France, a-t-il ajouté. D’une part, EDF a actuellement des difficultés de production dans son parc nucléaire et nous importons massivement de l’électricité de l’étranger, a souligné le Premier ministre, excluant ainsi l’existence de “surprofits” pour l’énergéticien. En revanche, “on a des compagnies pétrolières qui ont des activités de distribution en France (mais) qui ne génèrent pas de super profits”, a-t-il relevé. À voir aussi sur Le HuffPost: D’applaudissements en huées, une Assemblée nationale hétéroclite affronte Élisabeth Borne