De plus en plus de personnes, notamment les plus jeunes, décident de réduire voire d’éliminer complètement leur consommation de viande et d’autres produits animaux pour réduire leur empreinte carbone. La production alimentaire est responsable à elle seule d’environ 25% de tous les gaz à effet de serre (GES) émis annuellement, la moitié de ces GES proviennent de l’élevage, principalement sous forme de méthane. Tous les experts du climat s’accordent à dire que le niveau actuel de consommation de viande n’est pas soutenable si nous voulons limiter les effets dévastateurs du changement climatique.
En plus d’être bénéfique pour la planète, la décision de réduire la consommation de viande peut être très positive pour la santé si elle est compensée par une consommation accrue d’aliments d’origine végétale tels que les fruits, les légumes, les légumineuses, les noix et les grains entiers. Ces aliments ont en effet été associés à plusieurs reprises à une réduction du risque de plusieurs maladies, dont des pathologies responsables de plusieurs millions de décès prématurés (maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, certains types de cancer)(1).
collation végétalienne
Pour de nombreuses personnes, cependant, une réduction de la consommation de viande n’entraîne pas nécessairement une plus grande consommation de plantes, mais celle de divers produits transformés “végétaliens”, qui ne contiennent pas de produits d’origine animale.
Ces produits, développés par l’industrie alimentaire en réponse à la nouvelle tendance sans viande, ne sont cependant pas sains : comme tous les aliments hautement transformés, ils sont principalement fabriqués à partir d’ingrédients de mauvaise qualité et nombre d’entre eux contiennent des quantités importantes de sucre, de graisse, de sel . et divers additifs alimentaires.
Il s’agit par exemple des fausses saucisses, des viandes végétales, des extraits de protéines de soja comme le lait de soja, des protéines végétales hydrolysées, et de tout produit dont la liste d’ingrédients indique une présence abondante d’éléments transformés industriellement.
Les procédés industriels d’extraction éliminent la majorité des molécules végétales (phytochimiques) bénéfiques pour la santé, pour ne retenir que la partie protéique des plantes, suggérant que ces produits sont sains et équivalents à l’aliment d’origine.
En pratique, les études menées jusqu’à présent montrent que la consommation de ces produits est loin d’offrir une alternative saine à la viande, car elle augmente plutôt qu’elle ne diminue le risque de certaines maladies(2).
Effet sur le risque de cancer du sein
Cette supériorité d’une alimentation riche en végétaux sur une alimentation à base d’aliments hautement transformés a été confirmée par deux études récentes sur l’incidence du cancer du sein chez les femmes qui mangeaient peu ou pas de viande.
Dans la première, menée sur 170 000 femmes suivies sur une période d’environ 20 ans, les chercheurs ont observé une réduction de 11 % du risque de cancer du sein chez celles qui consommaient régulièrement diverses plantes, la protection atteignant 23 % pour certaines espèces. cancer (ER négatif)(3).
En revanche, une alimentation de moindre qualité, basée sur la consommation d’aliments végétaux transformés industriellement (boissons sucrées, farines raffinées, desserts), ne réduit pas le risque de cancer et l’augmente significativement (28 %) pour le sous-type RE négatif.
L’autre étude, menée en France auprès de 66 000 femmes ménopausées suivies pendant 21 ans, a trouvé des résultats similaires, avec une réduction de 14 % du risque de cancer du sein (tous types confondus) pour les femmes qui avaient une alimentation riche en végétaux, alors qu’elles consommaient régulièrement des produits hautement transformés. les aliments végétaux, en revanche, ont une augmentation de 20% du risque de cancer (4).
Ces résultats montrent que si manger moins de viande est un objectif louable pour la santé de la planète, il est important que cette réduction s’accompagne d’une consommation plus importante de végétaux pour que cette démarche ait également un impact positif sur la santé humaine. Les aliments trop transformés n’ont pas leur place.
♦ (1) Hemler EC et FB Hu. Régimes à base de plantes pour la santé personnelle, de la population et de la planète. Adv. Nutr. 2019 ? 10 : S275–S283.
♦ (2) Satija A et coll. Régimes à base de plantes sains et malsains et risque de maladie coronarienne chez les adultes américains. Confiture. Coll. Cardol. 2017 ? 70 : 411–422.
♦ (3) Romanos-Nanclares A et coll. Régimes à base de plantes sains et malsains et risque de cancer du sein chez les femmes américaines: résultats des études sur la santé des infirmières. Biomarqueurs de l’épidémie de cancer Préc. 2021 ? 30 : 1921-1931.
♦ (4) Shah S et coll. Adhésion à des régimes alimentaires sains et malsains à base de plantes et risque global de cancer du sein et par récepteur hormonal et sous-types histologiques chez les femmes ménopausées. Courant. Développer. Alimentation 2022 ? 6 : Supplément 1, p.253.