Incendies historiques. Depuis le 12 juillet, la Gironde a été frappée par deux incendies de forêt d’une ampleur sans précédent en vingt ans. À 20 heures. du mercredi 13 juillet, près de 3 000 hectares de pinède étaient partis en fumée : plus de 1 500 hectares à Landiras et Gillos, communes du Sud Gironde nichées au cœur du massif des Landes de Gascogne, et 1 200 hectares à La Test-de -Buch, qui représente le tiers de la forêt utilisatrice de cette commune du bassin d’Arcachon. Un bilan qui devrait encore s’alourdir dans la nuit, les deux incendies toujours pas maîtrisés. 6 700 personnes ont été évacuées dont 6 000 vacanciers des campings de La Teste. Mercredi en fin d’après-midi, 200 personnes ont été évacuées de Cabanac-et-Villagrains, commune au nord-ouest de Gillos, alors que le feu du Sud-Gironde se dirige désormais dans cette direction. Nous ne tolérons aucune blessure ni destruction de maison. Les autorités demandent aux évacués de ne pas essayer de rentrer chez eux, car la situation ne le permet pas. Les pompiers mettent tout en œuvre pour protéger les habitations. Rangers et policiers se mobilisent également et sillonnent les zones sinistrées où de nombreuses routes sont encore fermées, dont celle qui permet de rejoindre la magnifique et très touristique dune du Pilat que la fumée a envahie depuis deux jours.
Fatigue et fortes chaleurs
Face aux flammes, nous nous rapprochons désormais des milliers de pompiers au sol. 450 étaient engagés à Landiras et plus de 400 à La Teste mercredi soir. Dans la journée, des renforts arrivent de toute la France : de l’Hérault, du Lot-et-Garonne, de la Charente-Maritime, de Marseille, de la Dordogne… Une colonne de sapeurs-pompiers d’Île-de-France est attendue dans la nuit. Avec eux, dix avions bombardiers d’eau sont envoyés en Gironde par la Sécurité Civile et les rotations sont multipliées. “Avec la nuit ils arrêtent les gouttes d’eau et nous continuons la guerre. Ce sera encore long. Il reste des jours avant la disparition complète”, assure le commandant Matthieu Jomain, chargé de communication du Service d’incendie et de secours du département de la Gironde (Sdis). Avec les heures qui s’écoulent et la bataille acharnée qu’ils livrent sous des températures torrides, la fatigue s’installe chez les pompiers Avec les heures qui s’écoulent et la lutte acharnée sous les températures torrides, la fatigue s’installe chez les pompiers. “C’est le danger de cette nuit et des jours à venir”, dit le commandant Jomain. Mercredi, quatre sapeurs-pompiers, victimes d’un coup de chaleur, ont été remis sur pied par le service de santé du Sdis et renvoyés au front.
Vents tournants
A La Teste, leur travail est compliqué par “le manque d’entretien de la forêt, le relief dunaire qui ralentit notre progression et les vents tournants qui provoquent des changements d’orientation répétés et nécessitent un réaménagement constant du système”, explique l’officier pompier. Dans ce lieu, la localisation d’un incendie d’origine accidentelle, parti d’une camionnette qui a pris feu sur la piste 214, est privilégiée, a confirmé le parquet bordelais en fin de journée.