Intitulée « A ce peuple », la tribune met en lumière l’article premier de la Constitution, à savoir une République indivisible, laïque, démocratique et sociale, dans le respect de toutes les croyances. « Comment accueillir les propos du ministre chargé des Collectivités territoriales à la veille de la fête nationale ? “, nous pouvons lire. “Comment accepter qu’un membre de l’exécutif, dont le rôle premier est de veiller à l’application des lois, puisse appeler ‘ces gens-là’ citoyens français ?” Comment ne pas voir que, dans son esprit, ils n’appartiennent pas à la même catégorie de citoyens ? », dénonce également le texte, qui compte parmi ses signataires l’ancien Premier ministre Manuel Valls, les députés de la majorité Joël Giraud, David Valence, Raphaël Gérard, Quentin Batallon ou encore la première adjointe au maire de Marseille Michèle Rubirola (EELV).
“C’est définitivement répréhensible, le juge doit trancher”
La plateforme a également été signée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, le secrétaire général de l’UNSA Laurent Escure, l’homme d’affaires Mathieu Gallet, l’animateur Alex Goude, le docteur ès sciences Aurélie Jean ou encore le psychiatre Serge Hefez. “La question n’est pas de savoir si cette nouvelle ministre a des amis dans son milieu Ces genscomme un masque à ses préjugés », écrivent les signataires. « Il choisit délibérément d’entretenir des propos homophobes : c’est certes répréhensible. Et cela ne devrait être décidé que par un juge”, ajoutent-ils. “En revanche, la question est de savoir si le gouvernement dans son devoir de solidarité valide la position d’un de ses membres et si la majorité cosigne sa position”, soulignent les participants.
“Ses paroles ont personnellement blessé beaucoup d’entre nous”
“Il s’agit de défendre non pas telle ou telle communauté, mais le respect du principe d’égalité et de légalité par un membre du gouvernement”, insistent-ils. “Ses propos blessent beaucoup d’entre nous personnellement, mais surtout ils sapent nos efforts quotidiens pour imposer des principes démocratiques sur nos terres”, soulignent les signataires du forum. Sur BFMTV ce samedi après-midi, l’un des signataires de la plateforme, le vice-président de la région Île-de-France Patrick Karam a réclamé la démission de la ministre : « Nous l’appelons à partir, si elle a un peu d’honneur. il doit démissionner. “Elle n’est pas honnête, elle l’a fait pour garder son emploi”, a-t-il ajouté à propos des excuses de Caroline Cayeux jeudi soir dans cet entretien au Parisien. Et Patrick Karam confirme le souhait de nombreux signataires de voir le ministre sanctionné pour des propos qu’ils jugent contraires à la loi.