Marjolaine Perreault, 52 ans, promenait tranquillement son chien Roméo près des boîtes aux lettres lorsqu’un coyote a tenté de la mordre l’été dernier. Ce printemps, le scénario aurait pu se reproduire si son voisin n’était pas sorti avec un sifflet et une batte de baseball pour faire fuir l’animal. « Le quartier est terrifié, raconte celui qui habite près du parc Coulée-Grou. Mais nous ressentons cela[à la Ville], ils ne nous prennent pas au sérieux. » Depuis un peu plus d’un an, les habitants de ce quartier calme et boisé constatent une recrudescence des incidents. L’exemple le plus dramatique jamais enregistré s’est produit le 20 mai 2021. Carole Bleau, 63 ans, a vu un coyote tuer son chien Ti-Loup sous ses yeux. Elle était sur sa propriété lorsque l’animal est apparu de nulle part et l’a attrapée par la gorge et l’a emmenée. Image gentille
Ti-Loup, le chien Shih Tzu tué par un coyote devant sa maîtresse en mai 2021.
“Il criait, criait, raconte Mme Bleau. Le coyote est parti avec lui. Il l’a probablement mangé quelque part. » Ce qui se produit ? En mai dernier, une pétition de plus de 90 signatures avait été déposée à la municipalité pour dénoncer le manque d’attention et la « lenteur » des élus municipaux. Depuis, des panneaux signalent la présence de coyotes et interdisent l’accès au parc Coulée-Grou.
Photo de Dominique Scali
Un des panneaux indiquant la fermeture de certaines parties du parc de la Coulée-Grou en raison de la présence de coyotes.
Des caméras de surveillance ont été installées en mai pour observer le comportement des coyotes, indique la ville. Plusieurs porte-à-porte et réunions d’information ont eu lieu, mais rien de concret n’a été fait pour assurer la sécurité, les habitants interrogés sont outrés. De son côté, la Ville dit avoir reçu 22 signalements depuis la mi-avril. Deux ont été classés comme “moyens”. « L’analyse des données n’indique pas de situations qui justifient actuellement la capture et l’euthanasie d’un animal », rapporte Gabrielle Fontaine-Giroux par courriel. apprendre à vivre avec eux “Ils sont déchargés de leurs responsabilités. Quelque chose sera fait [de grave]c’est certain », craint Nathalie Tremblay, 56 ans. Martine Fourcaudot, 62 ans, n’écoute plus les autorités nous rappeler qu’il faut vivre avec les coyotes. Certains résidents le font depuis plus de 20 ans sans aucun problème. Mais récemment, les comportements observés ont changé. Image gentille
Un coyote photographié sur la route en mars 2022.
“Ils essaient de nous vendre ‘effrayer’”, c’est-à-dire des techniques pour effrayer l’animal afin qu’il s’en aille. Pourtant, les habitants interrogés sont unanimes : ces méthodes ne fonctionnent plus. « Ça dépasse notre capacité urbaine […] Je ne demanderai pas à ma fille de se promener avec une boîte de billes [pour faire du bruit] quand il descend du bus », s’exclame Madame Fourcaudot.

QUELQUES INCIDENTS

Attaque mortelle 20 mai 2021 Carole Bleau venait de sortir son chien Ti-Loup pour la soulager, près de son allée. Elle l’a vu être emporté et tué.
Blessé par la chasse 28 juillet 2021 Marjolaine Perreault promenait son chien Roméo pendant la nuit lorsqu’un coyote s’est approché. Il a essayé de lui jeter des pierres, en vain. Le coyote a essayé de lui mordre la jambe, dit-elle. Elle prit Roméo dans ses bras et s’enfuit. Le coyote l’a poursuivie et est tombé. La police de Montréal a été avisée de l’incident. Merci au guide Octobre 2021 Sandra Girard promenait ses deux chiens Teckel avec sa fille. Un coyote est apparu de l’autre côté de la rue. “Ma fille s’est mise à crier”, raconte-t-elle. Ils reculèrent d’une dizaine de mètres en regardant l’animal qui continuait d’avancer. C’est finalement l’arrivée d’une voiture qui l’a fait fuir. Elle a été empêchée d’entrer chez elle Octobre 2021 Nathalie Tremblay revenait vers 1 h du matin. quand il a vu un coyote près de la porte d’entrée. Elle a appelé le 911. On lui a conseillé de rester dans sa voiture en attendant l’arrivée des agents. Il a roulé avec ses phares allumés pendant 45 minutes pour tenter de faire fuir l’animal. Il est finalement parti avant l’arrivée de la police.
Voisin à la rescousse
21 mai 2022 Marjolaine Perreault promenait son chien Roméo sur la rue Sherbrooke. De l’autre côté, elle a vu un coyote l’attaquer. Il serra Roméo dans ses bras et cria. Son voisin Donald Leblanc est venu l’aider à effrayer l’animal. “Puis je suis parti avec ma batte de baseball et mon sifflet”, raconte-t-il.
Descendre du bus 12 juin 2022 Vers 22 heures, la fille de 18 ans de Martine Fourcaudot est descendue du bus et a commencé à marcher sur le trottoir. Un coyote acéré s’est approché d’elle et a grogné, rapporte Mme Foucaudot. Elle accéléra le pas, le coyote aussi. Alors il a couru chez lui. ▶Entre juin 2021 et juin 2022, le SPVM a reçu 17 appels concernant un ou plusieurs coyotes à divers services de police de quartier de l’arrondissement. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.