Posté à 5h00
                Henri Ouellette-Vézina La Presse             

“On peut penser que ça va se stabiliser bientôt. Mais nous savons ceci : avec ce virus, nous devons supposer que nous ne savons jamais ce qui va se passer. Tout peut basculer d’un coup. Personne n’avait prédit qu’on aurait une poussée au milieu de l’été », explique le Dr André Veillette, chercheur à l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM). Mercredi, dans de nouvelles maquettes, l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) a dit s’attendre à « une relative stabilisation du nombre de nouvelles admissions » au cours des deux prochaines semaines. Le nombre d’hospitalisations liées au virus atteindrait “environ 160 par jour”. L’Institut prévoit également de “stabiliser les lits normaux occupés par les patients COVID”. Ce nombre sera « entre les paliers 3 et 4 tels que fixés par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) ». En réanimation, l’agence gouvernementale prévoit aussi « une stabilisation des lits occupés par des patients COVID », qui resteront « bien en deçà du niveau 1 du MSSS », le plus bas des niveaux. Pour l’instant, cependant, tous les indicateurs liés à la maladie demeurent à la hausse au Québec. L’analyse des eaux usées montre également une augmentation des cas de COVID-19 dans la plupart des grandes villes du Québec. Cela dit, les résultats des tests PCR par tranche d’âge suggèrent que la 7e vague pourrait bientôt éclater. En effet, les cas semblent avoir culminé chez les Québécois de moins de 60 ans. En revanche, la tendance est toujours nettement à la hausse chez les personnes âgées de 60 ans et plus, plus vulnérables et donc plus à risque d’hospitalisation. La Santé publique fournira une mise à jour sur l’état de la COVID-19 ce jeudi.

Un virus et des variantes “imprévisibles”

Selon André Veillette, “la réalité est qu’il faut qu’il retombe avant de remonter”. « Cela dit, l’incertitude est qu’il n’est pas garanti que la prochaine vague aura lieu à l’automne. Pouvons-nous l’avoir d’ici la fin du mois d’août? Le virus en ce moment est vraiment très imprévisible », dit-il dans la foulée. Spécialiste des maladies infectieuses à l’Hôpital général juif, le deuxième est le Dr. Matthieu Oughton. “Atteindre un plateau proche de l’horizon est certainement possible, mais seulement s’il n’y a pas de facteurs de contagion tels qu’une propagation excessive d’événements de rupture de tendance. Les projections sont des outils précieux, mais elles ne sont jamais certaines à 100 % », ajoute-t-il. Les chiffres publiés par l’Institut national de santé publique montrent que la variante BA.5 – qui représente maintenant les deux tiers des infections aux États-Unis – représentait plus de 40 % des cas de COVID-19 au Québec. fin juin. Son petit frère, BA.4, touche environ 16 % des infections, tandis que la souche BA.2.12.1 – qui jusqu’à présent avait causé la hausse des cas au Québec – est en déclin et compte désormais pour 28 % des cas. contamination. Une nouvelle variante émergente, BA2.75, surnommée Centaur, a également déjà été repérée dans une dizaine de pays. Signalé pour la première fois en Inde, il est depuis apparu au Canada, en Australie, au Japon, aux États-Unis, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Jusqu’à présent, il y a eu quatre cas au Canada, mais aucun au Québec. “On sait peu de choses sur le BA2.75”, a déclaré mercredi l’Institut néerlandais de la santé publique et de l’environnement, ajoutant qu’il “semble pouvoir contourner plus facilement les défenses construites contre le coronavirus SARS-CoV-2″. par de petites modifications spéciales”. Au-delà de chacune des variantes, leur prolifération signifie que le risque de réinfection est “très réel”, note Matthew Oughton. “Nous savons maintenant que les réinfections peuvent entraîner une hospitalisation ou des infections plus graves. Nous devons en être conscients dans le paysage d’aujourd’hui », souligne-t-il, recommandant que les plus vulnérables – y compris les personnes âgées et les malades chroniques – portent un masque dans les grands rassemblements, même à l’extérieur.

Augmentation des hospitalisations et des cas

Les 11 nouveaux décès recensés mercredi ont poussé à 11 la moyenne journalière calculée sur sept jours. La tendance est en hausse de 44% en une semaine. Le Québec a également signalé une augmentation de 104 hospitalisations mercredi. Les 1 767 personnes actuellement hospitalisées représentent une augmentation de 18 % au cours d’une semaine. En réanimation, les 43 patients représentent une augmentation de 8% sur une semaine. Quant à eux, les 2164 nouveaux cas recensés mercredi ont porté la moyenne journalière à 1591. Ainsi, la tendance est en hausse de 20% en une semaine. Enfin, la campagne de vaccination continue de progresser. Le Québec distribue en moyenne 9 500 doses par jour. Ce sont principalement des personnes âgées de 60 ans et plus qui viennent prendre leur quatrième dose. À ce jour, 83,6 % des Québécois ont reçu deux doses, mais seulement 52,7 % trois et 15,1 % quatre. Pierre-André Normandin, La Presse