“Comme nous ne voulons pas entrer dans une coalition, cela nécessite des compromis, des pas les uns vers les autres (…). Prenons le Parlement et le Sénat. On travaille texte par texte au Sénat depuis cinq ans, s’est-il défendu. Notre seule ligne est l’intérêt du pays. Pour nous, ce n’est jamais oui par discipline et jamais non par réflexe pavlovien. » Le président du groupe LR au Sénat a posé deux conditions au vote du projet de loi sur le pouvoir d’achat : que le pouvoir d’achat soit lié au travail et la fin du “quoi qu’il en coûte”, toujours valable selon lui. “Ce que nous allons demander au Sénat, ce n’est pas toujours plus de dépenses publiques”, a-t-il déclaré. « Par exemple, pour lutter contre la fraude sociale, il y a huit millions de cartes Vitale de plus que les Français. Nous voulons des cartes biométriques Vitale infalsifiables. Ce sont des milliards d’économies. Il y a des mesures que nous devons prendre, mais si le gouvernement ne fait pas des pas vers nous. S’il ne nous écoute pas, il y aura un blocage, mais le blocage ne viendra pas de nous. » Concernant les “dossiers Uber”, M. Retailleau a jugé “naturel” qu’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, “rencontre des chefs d’entreprise, y compris étrangers, qui souhaitent s’installer en France”. Il trouve le « mélange des genres » plus problématique. « Nous avons appris du lobbyiste qui avait travaillé pour cette même entreprise qu’il avait également travaillé – après son départ de l’entreprise, bien sûr – pour récolter des fonds pour la campagne d’Emmanuel Macron. C’est un mélange d’espèces, exactement comme nous l’avons souligné au Sénat avec des cabinets de conseil comme McKinsey où nous dépensons des centaines et des centaines de millions d’euros de l’État alors que nous avons beaucoup de fonctionnaires, ce qui reste un paradoxe. C’est le même [membres de McKinsey] qui ont été au centre du financement de la campagne d’Emmanuel Macron en 2017 (…). J’espère que demain lors de son entretien du 14 juillet il donnera une autre réponse. » Concernant la formule utilisée par le chef de l’Etat et qu’il a attribuée à Jacques Chirac (“l’un me touche sans que l’autre ne bouge”), il la considère comme une “pirouette médiatique”.