Posté à 5h00
Henri Ouellette-Vézina La Presse
“Il était temps. La dernière fois qu’on a mis à jour ces règlements, c’était dans les années 1970, raconte l’élu de 34 ans en entrevue avec La Presse. Nous voulons être un chef de file parmi les villes québécoises en matière de développement durable », affirme M. Boyer, parlant d’une petite révolution pour Laval, mais « aussi pour le monde municipal ». Son gouvernement va d’abord introduire des normes vertes “beaucoup plus élevées” pour tout nouveau développement ou régénération, en réduisant par exemple la surface de plancher mobile maximale à 10% dans les secteurs centraux. Dans les zones résidentielles pour maisons unifamiliales, un “minimum de végétalisation en cour avant” sera imposé, qui variera entre 30% et 60% selon la taille des parcelles. Un maximum de 30 % des surfaces carables seront également situées dans des zones résidentielles multifamiliales. Le maire Boyer espère aussi “réduire les places de stationnement”: moins de places de stationnement seront également nécessaires par résidence, “jusqu’à trois fois moins” dans les zones commerciales. Nos équipes disposent d’environ 60 000 places de parking en centre-ville. Et il n’est jamais à pleine capacité. Beaucoup plus de places de stationnement ont été construites que nécessaire. Stéphane Boyer, maire de Laval “L’idée n’est pas d’interdire le stationnement. Ces limites devraient également obliger les promoteurs à penser différemment, développer des parkings souterrains ou derrière leurs commerces par exemple. Nous souhaitons également que les bâtiments commerciaux soient construits plus près de la rue, pour donner une âme et un dynamisme à la vie de quartier. Nous voulons que les gens puissent vivre localement”, insiste le maire.
Exit les nouvelles stations-service
L’administration Boyer n’approuvera plus de nouvelles stations-service sur son territoire, à partir de mercredi. “Nous pensons que nous sommes allés ailleurs. Les stations qui existent déjà pourront continuer à fonctionner rétroactivement, mais nous n’en autoriserons pas de nouvelles à l’avenir”, souffle le principal intervenant. A l’inverse, tous les nouveaux bâtiments – commerciaux ou résidentiels – devront être équipés de manière à pouvoir accueillir “au moins une borne de recharge électrique”, lit-on dans les documents de la Ville. Elle souhaite également “interdire les structures d’affichage publicitaire” le long des boulevards et dans les zones résidentielles. Cependant, ces écrans géants demeureront autorisés sur les autoroutes lavalloises. Lorsqu’on lui demande s’il s’attend à ce que ces changements soient critiqués par certains – même si une grande partie de la population lavalloise se déplace encore en voiture – Stéphane Boyer répond que « la plupart des gens, au contraire, s’attendent à cette réforme. Nous savons qu’il y aura encore de la résistance. Tout cela se fera progressivement. Tout ne changera pas du jour au lendemain, mais au gré des projets de développement. Lentement mais sûrement, la ville va changer de visage. Stéphane Boyer, maire de Laval Si Laval a longtemps été perçue comme « une ville de banlieue et une ville dortoir », elle a de plus en plus « sa propre dynamique ». « Je crois que notre ville est mûre pour ce changement. Et je sens que la population va nous rejoindre”, ajoute le maire, qui rappelle qu’il y a eu une consultation publique à laquelle plus de 800 personnes ont participé à l’approbation de ce plan d’urbanisme.
vie de quartier
Aux yeux du maire, la pandémie de COVID-19 a fait prendre conscience aux gens que vivre dans le quartier compte beaucoup. “Les gens, plus que jamais, veulent profiter de leurs parcs, de leurs rues, de leur vie quotidienne. Jusqu’à présent, Laval était avant tout une ville utilitaire, où il était facile de se rendre d’un point A à un point B, mais pas forcément agréable. C’est exactement ce que nous voulons changer », conclut M. Boyer. Fin juin, la Société de transport de Laval (STL) a également franchi un pas décisif : vers l’électrification complète des services aux usagers, en annonçant l’agrandissement des installations d’entretien et l’aménagement de 145 places dédiées exclusivement à l’entretien et à la recharge. de bus électriques. Ce projet d’infrastructure majeur de 246 millions de dollars, financé à 85 % par les gouvernements du Canada et du Québec, devrait à terme doubler l’espace dédié à l’entretien des autobus, tant hybrides qu’électriques. Aussi et surtout, il permettra la connexion du centre administratif de l’entreprise avec ses installations industrielles pour créer un seul grand complexe.