« Lorsque nous étions adolescents, nous n’avions pas de modèles inspirants. Nous n’avions rien autour de nous », explique Jordan Dupuis, l’un des créateurs et animateurs de l’émission, ainsi qu’un producteur de contenu. Victime d’homophobie et aux prises avec un trouble alimentaire, Jordan Dupuis présentera cette émission avec Anne-Lovely Étienne, qui a connu le racisme, et Vanessa Dumouchel, “une fille qui assume la queerness” et sa différence physique. Solidement ancrés dans la réalité de 2022, nous nous sommes retrouvés face à face avec le principal intervenant avec certains de ses préjugés et préoccupations. Immersion, entretien et challenge Entre autres, il a rencontré une jeune femme transgenre de 16 ans qui, comme lui, a subi une mastectomie, mais qui, contrairement à lui, révèle facilement les changements de son corps sur les réseaux sociaux. Il s’en est donc inspiré, allant même jusqu’à jouer, à ses côtés, dans une séance photo. “Il y a ce désir de comprendre la nouvelle génération, ce qui la motive, de s’en inspirer et de faire un ‘passage de témoin’ générationnel”, explique Jordan. Chaque épisode du magazine proposera une immersion, une interview et un challenge. Celui des sports s’articulera autour d’un match de roller derby féminin full-contact, mettra en vedette l’équipe de basketball en fauteuil roulant des Bulldogs du Québec et donnera la parole au plus jeune cheerleader masculin de la province. L’authenticité qui se dégage des jeunes qu’ils rencontrent est un trait de personnalité que Jordan admire. « Ces jeunes sont intransigeants. Ils ne réagissent pas contre les générations plus âgées, ils s’en fichent. Ils viennent d’arriver. J’essayais de parler de transphobie avec le jeune de 16 ans, mais il ne l’avait pas. Il y a quatre transgenres à son école, à Sherbrooke, avec un comité LGBT. » Grand pouvoir Avec ce spectacle, il veut créer un dialogue entre les générations et espère que la jeunesse d’aujourd’hui saura reconnaître le pouvoir d’équipe dont elle dispose. “Nous voulons que les jeunes se souviennent qu’ils sont des agents de changement et qu’ils ne sont pas seuls. Ce qui les rend uniques, c’est leur puissance. C’est ce qui les mènera plus loin. » L’équipe d’On est render là tourne encore quelques semaines. Les 10 épisodes de 30 minutes de l’émission seront offerts au printemps prochain par Unis TV. Une série de podcasts et de capsules numériques viendront enrichir l’offre.