En plein été, en prévision d’un hiver avec tous ses aléas, le gouvernement continue de travailler sur les dossiers énergétiques, “plus critiques que jamais”. Invité aux réunions économiques d’Aix-en-Provence, le Premier ministre a estimé que le cas d’”interruption des livraisons [de gaz] de la Russie pour l’Europe est fiable”. “On peut certes surmonter une difficulté de ce type, mais cela demandera à tout le monde de se mobiliser”, a ajouté Elizabeth Bourne. A moyen terme, l’exécutif continue de miser sur la sobriété énergétique et la décarbonation de l’économie, notamment dans l’industrie, afin de réduire la dépendance de la France aux énergies fossiles importées de Russie. Lire aussi Les réserves énergétiques seront-elles menacées cet hiver ? L’élimination progressive du pétrole et du gaz naturel protégera également le portefeuille des ménages, a fait valoir le Premier ministre. “A un moment donné, vous avez le pouvoir d’achat de millions de Français qui sont paralysés parce que le baril de pétrole est en feu : il faut sortir de cette vulnérabilité”, a-t-il plaidé sur scène lors de l’événement. La France, comme nombre de ses voisins européens, reste fortement dépendante de la Russie pour ses approvisionnements en gaz et en pétrole. En 2020, la France a importé 17% de son gaz naturel et 13% de son pétrole et produits pétroliers de ce pays, selon la Commission européenne. Une part relativement faible par rapport aux autres États membres : l’Italie a ainsi importé 43 % de son gaz naturel de Russie la même année, l’Allemagne 65 % et la Hongrie 95 %, à titre de comparaison. En avance sur l’hiver, et face à la menace grandissante d’une rupture d’approvisionnement russe, la France et ses partenaires se préparent : mi-mai, les Vingt-Sept se sont mis d’accord sur l’obligation de remplir les réserves de gaz naturel à « au moins 80 % ». de leur capacité, jusqu’au 1er novembre. Fin juin, les patrons des trois géants de l’énergie TotalEnergies, Engie et EDF ont également appelé les consommateurs et les entreprises à réduire leur consommation en prévision des mois à venir. Tous les acteurs sont mobilisés, y compris les entreprises et les ménages. S’adressant aux journalistes à l’issue de son allocution, la Première ministre a également laissé la porte ouverte à une aide ciblée destinée aux ménages les plus modestes une fois le bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l’électricité levé. “Nous devons passer de mécanismes généraux à des mécanismes plus ciblés […]. Le projet est en cours”, a-t-il déclaré, selon l’AFP.

Le télétravail, un facteur “isolant”

Lors de son allocution à Aix-en-Provence, la cheffe de la majorité est également revenue sur le télétravail. Ancienne ministre du Travail, aux manettes de la rue de Grenelle de juillet 2020 à la fin du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, Élisabeth Borne a vu cet outil se développer rapidement et massivement pendant la crise sanitaire. “Je supporte pleinement le télétravail, [mais] Je suis quand même très inquiet quand on se dit que certains de nos concitoyens” peuvent souffrir d’un “manque de lien social”, a-t-il déclaré. Le télétravail peut aggraver cette situation déjà mise en lumière lors de la crise des “gilets jaunes”, a estimé Élisabeth Borne, appelant “à faire attention à ce qu’il ne soit pas l’occasion de passer encore moins de temps avec d’autres êtres humains et d’en dépenser encore plus”. temps devant les écrans”. Un constat particulièrement important, alors que le télétravail est encore utilisé par un grand nombre de structures : en mars, selon la Dares, un salarié sur cinq travaillait au moins une journée à distance. VOIR AUSSI – Sanctions : des conséquences “catastrophiques” pour l’énergie, prévient Poutine