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Photo d’identité prise en 2010.
Boucher, qui a eu 69 ans le 21 juin, aurait refusé l’aide médicale à mourir vendredi sous prétexte qu’il préférait souffrir, selon des informations obtenues par notre Bureau d’enquête. Le cycliste tombé, qui avait dit ses prières tous les après-midi pendant son incarcération, avait été transféré dans un lit de soins palliatifs de cette prison 11 jours plus tôt. Selon nos sources, il avait été amené non pas par son nom, mais par un numéro, c’est-à-dire « prisonnier no. 11″. Image gentille
Boucher sur sa Harley en 2000.
Depuis sa condamnation à perpétuité en 2002 pour avoir ordonné le meurtre de deux agents correctionnels, il est incarcéré à l’Unité spéciale de détention (SDU), l’Établissement Archambault voisin et le seul pénitencier de “super sécurité”. maximum » au Canada. Malgré l’état très avancé de son cancer de la gorge, l’homme réputé être l’un des pires criminels de l’histoire du Québec avait été escorté à Archambault par une équipe tactique chargée d’opérer tout détenu risquant de s’évader. procédure normale dans son cas. Aucun visiteur n’était autorisé dans cette partie du pénitencier et la direction ne faisait aucune exception pour quiconque refusait un traitement. Dossier photographique
Après son acquittement en 1998 des meurtres des Gardiens, avant d’être finalement condamné.
Agressif jusqu’au bout Son transfert s’est fait en secret pour éviter toute surpopulation dans ce complexe pénitentiaire où il bénéficiait encore du respect de nombreux détenus.
Décharné et décharné, l’homme considéré comme le motard criminel le plus puissant du pays y a été nourri de compléments nutritionnels liquides pendant plusieurs jours, en plus d’avoir besoin de morphine pour calmer ses douleurs. Mais les dernières heures de Boucher n’ont pas semblé diminuer sa haine viscérale des autorités, ni inspirer des remords pour avoir ordonné les meurtres en 1997 des gardiens de prison Diane Lavigne et Pierre Rodeau. Maurice “Mom” Boucher, ancien numéro un des Hells Angels, est décédé. Suivez-nous @JdeMontreal et @tvanouvelles pour plus de détails sur la fin de ce dernier chapitre de la criminalité grave au Québec. – Félix Seguin (@felixseguin) 10 juillet 2022 Même sur son lit de mort, il a continué à manifester de l’agressivité et du mépris envers les surveillants et le personnel pénitentiaire, selon nos informations. Le hors-la-loi avait ordonné ces tueries à Stéphane “Godasse” Gagné pour “déstabiliser le système judiciaire” pendant la guerre des motards et empêcher ses assassins de coopérer avec la justice, a témoigné Gagné, qui s’est pourtant transformé en informateur, lors du procès de Boucher. Mom est considérée comme l’instigatrice de la guerre sanglante menée par les Hells contre la Rock Machine et les dealers indépendants pour prendre le contrôle du marché de la drogue. Dossier photographique
À l’été 2000, avec Ginette Reno venue chanter au mariage des Hells René Charlebois
“Bosser n’a pas honoré les accords verbaux que nous avions toujours avec eux. Il s’est mis à manger dans nos quartiers et des trafiquants de drogue Hells se sont installés dans nos bars», a déclaré Marcel Gauthier, qui était dans le camp adverse, à la Sûreté du Québec (SQ). Selon la SQ, le conflit a fait 165 morts entre 1994 et 2002, dont neuf victimes innocentes, dont Daniel Desrochers, 11 ans, qui a été tué lors de l’explosion d’une Jeep d’un trafiquant dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve de Montréal en août 1995. “Rendre cinglé…” De plus, cette guerre a entraîné 181 tentatives d’assassinat, tuant 20 autres victimes innocentes, dont le journaliste Michel Auger, qui a été abattu de plusieurs balles dans le stationnement du Journal de Montréal le 13 septembre 2000. Image gentille
Sa cellule, 104, dans l’unité spéciale de détention.
Vingt ans plus tard, le chef de la police de Montréal à la retraite André Bouchard, qui dirigeait l’équipe d’enquêteurs chargée de résoudre ce crime, a déclaré au Journal que « C’est maman qui a donné l’ordre de tuer Michael […] à cause de ce qu’il a écrit à leur sujet.” Il raconte qu’une demi-heure après la fusillade, Bowser, alors sous couverture policière, a « tapé dans la main » les suspects dans un restaurant de la rue Sainte-Catherine. « Boucher était devenu très fou, et se croyait tellement au-dessus de tout qu’il avait déjà dit que s’il le voulait, il pourrait être élu maire de Montréal ! Il est temps de l’arrêter », a fait remarquer M. Bouchard, ajoutant que plusieurs Hells ont dit à la police qu’ils n’étaient pas d’accord avec sa tactique. Loi anti-gang et expulsion Après la mort du jeune Desrochers, le gouvernement fédéral a adopté la première loi anti-gang au Canada en 1997. D’autres dispositions anti-gang ont également été ajoutées au Code criminel en 2002, en réponse à la tentative de meurtre de Michel Auger. Image gentille
Une autre photo de maman cinq ans plus tard, en 2015.
Pourtant, au printemps 2014, Boucher subit ce qu’il considère comme l’ultime insulte : il est expulsé du club de motards après un vote unanime au congrès de tous les Hells Angels du Québec. Pour eux, leur ancien chef faisait finalement partie du “passé”, selon un membre des Hells cité dans des documents judiciaires.

UNE CARRIÈRE CRIMINELLE COMPLÈTE

Né le 21 juin 1953 à Causapscal, Bas-Saint-Laurent, il avait 2 ans quand sa famille et lui ont déménagé à Montréal. Entre 1973 et 1984, il cumule plusieurs condamnations pour vol à main armée, introduction par effraction et agression sexuelle sur mineur. Le 1er mai 1987, il devient membre du chapitre des Hells Angels de Montréal, qu’il dirige depuis le début des années 1990. En 1994, il a fondé le chapitre d’élite Hells Nomads, l’année où la guerre a éclaté entre son gang et l’alliance formée de Rock Machines et de trafiquants indépendants. Le 26 juin 1997, l’agente de correction Diane Lavigne est tuée après s’être évadée de la prison de Bordeaux. Le 8 septembre 1997, le surveillant Pierre Rondeau est assassiné près de la prison de Rivière-des-Prairies. Le 5 décembre 1997, Stéphane “Godasse” Gagné devient informateur et met en cause Maurice “Mom” Boucher comme étant celui qui a commandité les meurtres des deux gardiens. Le 18 décembre 1997, Boucher est arrêté à l’hôpital Notre-Dame, où il doit subir une intervention chirurgicale pour une tumeur à la gorge. Il est accusé des meurtres prémédités des deux agents. Le 27 novembre 1998, Boucher a été acquitté et est sorti triomphant d’un tribunal de Montréal avec plusieurs autres cyclistes. À l’été 2000, l’exécuteur Gérald Gallant a reçu un contrat de 250 000 $ pour éliminer Boucher, mais a échoué. Le 10 octobre 2000, la Cour d’appel a annulé l’acquittement et ordonné un nouveau procès. Le 5 mai 2002, le tribunal l’a déclaré coupable et l’a condamné à la réclusion à perpétuité. En 2018, il écope d’une peine symbolique de 10 ans de prison pour avoir comploté en vue d’assassiner le roi Raynald Desjardins. L’année suivante, il a avoué avoir attaqué un codétenu avec une pioche.

Son cancer était revenu

À l’automne 2015, Boucher lui-même a enseigné à sa fille, Alexandra Mongeau, lors d’une visite au…