Le jour et la nuit. Comme si tout avait changé en cinq ans. Elle a mis fin à la prise de position triomphale d’Emmanuel Macron et de ses troupes en 2017, après leur double victoire à l’élection présidentielle, puis aux élections législatives, lorsque ce jeune président avait promis de “transformer” le pays à marche forcée, grâce à l’écrasante majorité absolue. à l’Assemblée nationale. A cette époque, l’opposition était réduite au silence, condamnée à voir les élus du « nouveau monde » dicter leur rythme, leur vision et leur politique.
Aujourd’hui, la configuration est bien différente. “Nous sommes ici face à une situation politique très informelle”, a reconnu Emmanuel Macron, jeudi 7 juillet, lors de l’accueil des députés de la majorité réunis, pour la première fois de ce nouveau quinquennat, à l’Elysées. Et pour cause : s’il a réussi à être réélu, la déception de son camp aux législatives l’a contraint à changer radicalement de ton. N’ignorez plus le Parlement. Désormais à la majorité relative, le chef de l’Etat exhorte ses partisans à s’ouvrir aux autres formations. “Il va falloir écouter l’opposition pour travailler ensemble”, a-t-il dit aux près de deux cents élus des groupes Renaissance (ex-La République en marche), Horizons et Modem avant lui. Avant de leur demander de “construire des majorités de coalition”.
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Alors que tous les projets de loi avaient été votés les yeux fermés lors de la précédente législature, le gouvernement doit désormais trouver une quarantaine de voix pour atteindre la majorité absolue, fixée à 289 sièges. Texte par texte, des accords devraient être trouvés avec les forces de l’opposition. Cela nécessite des manœuvres fines pour amener les députés d’autres groupes à voter pour des réformes de l’exécutif.
“C’est dans notre ADN”
Dans une sorte de discours méthodique, M. Macron a expliqué à ses partisans la recette de “la construction de compromis”. “Nous devons amener l’opposition à un esprit de responsabilité”, a-t-il dit au Premier ministre, Elizabeth Bourne, et à plusieurs membres du gouvernement. “L’important, c’est d’être sur une route qui sort ses interlocuteurs des arrêts et d’être cohérent”, a poursuivi celui qui exclut toute alliance avec les députés du Rassemblement national (RN) ou de La France insoumise (BIA). M. Macron a rappelé qu’il y était déjà allé lorsqu’il était ministre de l’Economie pendant le quinquennat de François Hollande. En 2015, il s’est ensuite battu à l’Assemblée nationale pour faire voter la loi portant son nom (permettant, notamment, l’instauration des “voitures Macron”), recueillant des suffrages dans différents sièges. Un modèle à suivre, selon lui, même si cette réforme avait finalement été adoptée en utilisant l’article 49.3. « Si je fondais En Marche ! et que nous en soyons là, c’est parce que j’ai fait un travail et une loi avec des femmes et des hommes de droite et de gauche. C’est dans notre ADN”, a-t-il déclaré, affirmant qu’il “attend” que ses troupes soient capables de “reconstruire ce dépassement”. Vous avez lu 43,56% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.