Malheureusement, ces normes sont souvent des prédicteurs inadéquats des risques d’incendie réels et conduisent trop souvent à l’utilisation injustifiée de ces composés chimiques toxiques. Mais c’est un autre débat… Lire la suite : Des polluants qui perturbent nos hormones Lorsque les gens jettent des produits de consommation contenant des retardateurs de flamme, ces produits chimiques se retrouvent dans l’environnement et contaminent la faune du fleuve Saint-Laurent. Saint-Laurent et son estuaire. Ils peuvent également parcourir de longues distances dans les airs vers des régions éloignées, même l’Arctique. En conséquence, ces composés ignifuges se retrouvent maintenant dans presque toutes les espèces étudiées dans le Saint-Laurent. Laurent. À l’aide d’une arbalète, une fléchette munie d’une fléchette à biopsie est tirée dans l’un des flancs du petit rorqual pour prélever un échantillon de peau et de graisse. (Mériscope), fourni par l’auteur Cependant, l’exposition à certains retardateurs de flamme chez les animaux est associée à des troubles du développement et de la reproduction et à des perturbations hormonales. Les retardateurs de flamme halogénés (ceux qui contiennent des atomes de brome ou de chlore) sont parmi les plus largement utilisés et les plus problématiques pour l’environnement. Beaucoup d’entre eux sont désormais interdits, comme les polybromodiphényléthers (PBDE), mais une nouvelle génération de retardateurs de flamme qui les remplacent n’a pas été suffisamment testée et est susceptible de provoquer des effets similaires. Doit-on s’inquiéter de leur impact sur la santé de la faune ? En tant que chercheur en écotoxicologie, je consacre une partie de mes travaux aux retardateurs de flamme dans l’environnement et à leurs effets sur la faune. Je vous présente ici un bref portrait de la situation concernant trois espèces emblématiques pour notre région : le grand brochet, le petit rorqual et le béluga.

La faune du Saint-Laurent est particulièrement exposée

Lorsqu’ils sont ingérés ou inhalés, les PBDE s’accumulent dans les tissus animaux au fil du temps. Leurs concentrations augmentent également chez les espèces qui occupent les maillons supérieurs de la chaîne alimentaire, en particulier dans les zones densément peuplées et fortement polluées. Des concentrations de PBDE dans le foie quatre fois plus élevées ont été mesurées chez un poisson prédateur, le grand brochet, exposé aux eaux usées de la station d’épuration de la Ville de Montréal comparativement à un site en amont. Ces résultats mettent en évidence l’importance des rejets municipaux des grands centres urbains en tant que source d’exposition aux retardateurs de flamme pour les organismes riverains. De nouveaux retardateurs de flamme qui ont remplacé les PBDE, comme les produits chimiques chlorés apparentés aux déchloranes, utilisés principalement dans le gainage des fils et câbles électriques, ont également été mesurés dans ces mêmes brochets. L’équipe de recherche retire la biopsie de la piqûre. (Mériscope), fourni par l’auteur Une étude menée en aval des grands centres urbains chez le béluga du Saint-Laurent. Lawrence, une population actuellement considérée comme menacée, a révélé des concentrations de PBDE dans leur graisse parmi les plus élevées chez les mammifères marins au monde. Malgré l’interdiction d’utilisation des PBDE depuis près de 15 ans, ces concentrations ne semblent pas diminuer. En comparaison, les PBDE dans la graisse de béluga ont été mesurés à des concentrations environ quatre fois plus élevées que chez les petits rorquals, une baleine à fanons qui est un visiteur saisonnier du fleuve Saint-Laurent. Laurent. Plusieurs retardateurs de flamme de nouvelle génération ont également été mesurés dans la graisse des bélugas et des petits rorquals de l’estuaire. L’histoire semble se répéter…

Effets possibles sur la santé animale ?

Les PBDE sont toxiques pour les animaux qui y sont exposés. Sans toutefois confirmer les relations de cause à effet, les études chez la faune sauvage montrent que les retardateurs de flamme peuvent provoquer un certain nombre d’effets nocifs sur l’organisme dans ses fonctions hormonales, immunitaires et métaboliques et donc dans leur croissance, leur reproduction et leur développement. Cette hypothèse est étayée, du moins en partie, par des études sur les effets des retardateurs de flamme sur les brochets, les bélugas et les petits rorquals à St. Laurent. Après avoir séparé la peau de la graisse de la baleine biopsiée, l’équipe de recherche traite les échantillons rapidement pour éviter qu’ils ne se dégradent. (Mériscope), fourni par l’auteur Chez le brochet, l’exposition aux retardateurs de flamme contenus dans les eaux usées de la ville de Montréal aurait un impact sur la régulation des hormones thyroïdiennes et de certains gènes du foie impliqués dans le métabolisme des lipides, importantes sources d’énergie pour diverses fonctions biologiques. Chez les bélugas et les petits rorquals, l’exposition aux retardateurs de flamme, y compris certains composés émergents, a également été associée à des effets hormonaux. Des liens ont été trouvés entre les concentrations de certains retardateurs de flamme comme les PBDE chez ces deux cétacés et les niveaux d’hormones thyroïdiennes et l’expression de certains gènes qui jouent un rôle clé dans la régulation des stéroïdes et des hormones thyroïdiennes impliquées dans la reproduction et le métabolisme. Or, la pollution chimique chez ces espèces va bien au-delà des retardateurs de flamme, car les tissus de ces espèces accumulent un cocktail complexe de contaminants dont le nombre augmente d’année en année, ce qui peut créer des effets cumulatifs. , même en synergie. Malheureusement, le cycle perpétuel de substitutions malheureuses – remplacer un composé toxique par un autre qui pourrait éventuellement s’avérer toxique – semble se répéter. Et ce n’est pas une bonne nouvelle pour la santé de notre magnifique fleuve Saint-Laurent. Lawrence et sa précieuse faune.