Une heure puis deux… Devant la porte d’embarquement, les passagers du vol Ryanair Toulouse-Marrakech commencent à s’impatienter. Quelques mètres les séparent de l’avion qui va les emmener dans la ville touristique du Maroc. Malheureusement, il est toujours cloué au sol à Toulouse-Blanac. L’avion, qui devait décoller à 21h30 le mercredi 13 juillet, a été retardé de plusieurs heures et les voyageurs n’ont pas encore eu de nouvelles de l’équipage. “Ils n’avaient rien à boire ni à manger. Certains ont dû attendre que les pompiers viennent leur donner des bouteilles”, raconte Jenny*, un témoin qui travaillait à l’aéroport cette nuit-là. Fatigués d’attendre, les passagers entament un bras de fer avec les équipes de l’aéroport. Les vacanciers et de nombreuses familles, qui espéraient atterrir à Marrakech avant la tombée de la nuit, commencent à être agacés par le manque d’informations. “Certains voulaient rentrer chez eux, d’autres demandaient des chambres d’hôtel. À partir de 4 heures du matin, ils ont vraiment commencé à s’énerver », raconte Jenny.
“C’était hors de contrôle, c’était la panique”
« Les 177 passagers en colère ont franchi les portes de secours et se sont dirigés vers l’avion. C’était hors de contrôle, c’était la panique. Quelqu’un a piraté l’appareil. Ils allèrent directement au cockpit et touchèrent les boutons. Ils ont pris l’avion en otage en attendant une solution”, poursuit Jenny, qui travaille à l’aéroport. Le calme n’est revenu que le matin, vers 7h30 après plusieurs discussions entre les voyageurs et l’équipe de l’aéroport. “Ce n’est pas la première fois que nous devons faire face à des interférences. Depuis plus d’une semaine, notamment pour la compagnie Ryanair, nous avons vu plusieurs passagers être laissés pour compte”, raconte l’agent de quai à l’aéroport de Toulouse Blagnac.
“Il y avait de vraies tensions”
Au contact, les équipes de l’aéroport Toulouse-Blagnac n’ont pas la même version. « Il y avait de la confusion dans la nervosité. Pour les familles et les enfants, un vol retardé n’est pas forcément très confortable. Il y avait de vraies tensions et c’est vrai que certains passagers sont montés à bord de l’avion », avoue Alain de la Meslières, directeur des opérations. Là où les groupes aéroportuaires sont en désaccord, c’est surtout l’accès au cockpit. « Le pilote et le copilote étaient à bord. Les passagers ne pouvaient donc pas accéder à cet espace. La situation s’est calmée lorsque les passagers ont réalisé qu’ils devaient avoir un nouveau vol le lendemain (NDLR : 14 juillet) à 10h30. », rage Alain de la Meslières. *Pour assurer l’anonymat, le nom a été changé.