Publié à 16h33
La plainte, déposée par le procureur général républicain Ken Paxton, accuse le président démocrate d’avoir “ignoré” l’arrêt de la Cour suprême du 24 juin qui a donné à chaque État la liberté d’interdire l’avortement sur son propre sol.
Son administration “essaie d’utiliser la loi fédérale pour transformer chaque service d’urgence du pays en une clinique d’avortement”, selon le document.
La Maison Blanche a rapidement critiqué l’action d’un “élu républicain extrême et radical”.
“Il est impensable qu’un agent public intente une action en justice pour empêcher les femmes de recevoir des soins d’urgence vitaux, un droit protégé par la loi américaine”, a déclaré Karine Jean-Pierre, porte-parole de l’agence Joe Biden.
La plainte du Texas fait suite à une lettre lundi du secrétaire à la Santé Xavier Becerra aux médecins urgentistes qui pratiquent dans des hôpitaux financés par le gouvernement fédéral.
La loi fédérale « protège votre jugement clinique et les mesures que vous prenez pour stabiliser vos patientes enceintes, quelles que soient les restrictions en place dans l’État où vous exercez », leur a-t-il écrit.
Si un médecin estime qu’un avortement est nécessaire pour résoudre une urgence médicale, “il doit le pratiquer”, ajoute le ministre. La loi fédérale « devance » les lois des États si elles interdisent l’avortement sans exception pour la vie ou la santé de la femme enceinte, affirme-t-il en outre.
L’administration de Joe Biden “tente de faire en sorte que ses bureaucrates obligent les hôpitaux et les médecins urgentistes à pratiquer des avortements”, a critiqué Ken Paxton, dont l’Etat interdit désormais tous les avortements.
Ses lois prévoient toutefois une exception pour sauver la vie des femmes enceintes, et la plainte déposée jeudi apparaît avant tout politique.
Cela fait partie d’un long vide juridique depuis que la Cour suprême a appelé le droit à l’avortement qui existe depuis près d’un demi-siècle aux États-Unis.
Son arrêt a en effet permis d’activer de nombreuses lois qui étaient restées en sommeil depuis des années, y compris des lois séculaires, mais dont les dispositions peuvent être contradictoires.
Jusqu’à présent, une douzaine d’États conservateurs du Sud et du Centre interdisent les avortements, et certains les limitent aux six premières semaines de grossesse. A terme, la moitié d’entre elles devront interdire l’avortement sur leur sol.