« Nous constatons depuis plusieurs jours un ralentissement progressif du nombre de nouveaux cas, commente Pascal Crépey, enseignant-chercheur en épidémiologie et biostatistique à l’École des hautes études de santé publique de Rennes. Ce ralentissement se produit également avec un décalage d’une semaine du début des vacances scolaires. Or, on sait que les vacances affectent plutôt la dynamique de l’épidémie. Le revers de cet avantage qu’offrent les vacances est qu’elles ont tendance à perturber les indicateurs, les gens adoptant d’autres comportements. Plus de déplacements, moins de recours aux tests et donc une vision un peu biaisée de l’épidémie, qui devrait inciter à la prudence. Lire aussi : Ce que l’on sait des réinfections au Covid-19 : sont-elles plus fréquentes, quelles personnes sont les plus touchées ?
Le cas de l’Ile-de-France confirme cependant la tendance. Dans cette région, où la vague d’infection a commencé plus tôt et plus fort que dans le reste du pays, la baisse a duré quelques jours plus tôt. Malgré le pic plus élevé, son taux d’incidence est déjà tombé sous le niveau national pour la première fois depuis fin mai.

1 500 entrées par jour

« Cependant, nous devons être conscients que le pic est le moment où le virus circule le plus pendant la vague. Les infections restent très élevées”, avec plus de 123.300 cas par jour, prévient Pascal Crépey. Et même si le pic d’infection semble passé, c’est loin d’être le cas pour les hospitalisations, qui traduisent les effets de la chute généralement avec un retard de dix à quinze jours. “Ce pic d’hospitalisations sera une vraie confirmation du reflux de la vague, puisque c’est un indicateur qui n’est pas perturbé par la problématique du contrôle préventif”, ajoute l’épidémiologiste. Les admissions à l’hôpital continuent d’augmenter à un rythme rapide, près de 1 500 par jour, en hausse de 27 % par rapport à la semaine précédente. Même tendance pour les admissions en réanimation (132 par jour, +32% en une semaine). Le profil des personnes en réanimation ne varie pas : ce sont les 80-89 ans qui sont les plus intéressés. Les mêmes qui s’avèrent être les plus vulnérables aux canicules extrêmes qui risquent de marquer l’été. Il vous reste 62,98% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.