Lire aussi : Le parquet demande un procès aux assises pour Tariq Ramadan, accusé d’avoir violé quatre femmes  

A l’automne 2017, Tariq Ramadan a été la cible de plaintes de “Christelle” – un prénom d’emprunt – et de Henda Ayari. Ils ont ensuite rapporté des viols qu’ils avaient subis des années plus tôt dans des hôtels parisiens. En février 2018, le théologien a été accusé à deux reprises, de “viol” et de “viol sur personne vulnérable”. En cours de route, il a été placé en détention provisoire, et y est resté dix mois. Après avoir nié dans un premier temps toute liaison extraconjugale, il s’est déchaîné à l’été 2018 face aux centaines de messages explicites découverts au cours de l’enquête. Depuis, elle avait soutenu que le rapport était définitivement violent, mais elle était consentante. En février 2020, les enquêteurs ont ajouté deux charges, pour le viol de deux autres femmes. Avant une cinquième, en octobre 2020, concernant des viols dénoncés par Mounia Rabbouj, qui auraient été commis en 2012 et 2013. Une relation consensuelle, comme une autre, selon Tariq Ramadan.

L’une des cinq accusations a été rejetée

Les procureurs ont demandé mardi le rejet d’un seul de ces cinq actes d’accusation. Notant qu’une femme “a reconnu devant l’interrogateur avoir consenti à la gifle et à l’insulte”, qu’elle “ne s’est pas opposée à Tariq Ramadan, lui a seulement demandé plus de courtoisie”, et que le théologien “s’est arrêté” lorsqu’elle lui a dit son refus de s’engager en matière d’activité sexuelle, les juges considèrent que l’infraction “ne semble pas se qualifier”. En revanche, pour le reste du dossier – les témoignages d’Henda Ayari, “Christelle”, Mounia Rabbouj et une quatrième femme – le parquet de Paris accrédite les récits des lanceurs d’alerte et effleure les grandes lignes de la défense de Monsieur H. du ramadan. Ce dernier “devrait, pour arriver à ses fins, agir de la même manière”, estime le parquet. Choisir d’abord “des femmes particulièrement fragiles, au parcours de vie chaotique”. Puis, « une fois cette relation de confiance établie, les échanges sont devenus de plus en plus amoureux, sexuels, avec une relation dominante. (…) Pour ceux qui ont tenté d’échapper à ces échanges, Tariq Ramadan a menacé de mettre fin à leur relation virtuelle. La “réunion physique” était “toujours initiée par M. Ramadan et fixée dans un hôtel”. « Les actes de viol dénoncés par les parties civiles, soulignent les juges, se sont déroulés systématiquement selon le même schéma, décrivant des relations sexuelles non protégées, teintées de mépris, d’humiliation du partenaire et caractérisées par un manque de partage et la recherche du consentement de ce dernier. », avec, entre autres, « la sodomie imposée par surprise ». Il vous reste 47,84% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.