Publié à 11h01
                Jean-Benoit LegaultLa Presse Canadienne             

Plus précisément, la consommation de lait maternel était associée à des scores plus élevés en lecture et en mathématiques, et les parents des enfants qui consommaient le plus de lait maternel signalaient moins de symptômes de TDAH. La durée de l’allaitement (jusqu’à 18 mois dans certains cas) était associée à de meilleurs résultats en lecture, en orthographe et en mathématiques. « Nous savons que les enfants prématurés sont plus à risque de retards ou de difficultés de développement qui persistent jusqu’à l’âge scolaire », explique le pédiatre Thuy Mai Luu, directeur médical du programme de suivi des nouveau-nés au CHU Sainte-Justine. “Certes, si nous pouvons voir un effet bénéfique du lait maternel sur le développement de l’enfant, qu’il s’agit d’une mesure de protection qui peut réellement favoriser le développement du cerveau de l’enfant, alors je pense que c’est encore plus important. » Cela fait longtemps que les médecins (et les parents) savent que l’allaitement maternel est de loin ce qu’il y a de mieux pour les bébés, prématurés ou non, et qu’il présente “beaucoup plus d’avantages que d’inconvénients”, a ajouté le Dr Luu. Le lait maternel, poursuit-il, contient des ingrédients, tels que des matières grasses, qui favorisent le développement du cerveau. On sait aussi que le lait maternel affecte la composition de la flore intestinale. “De plus en plus, nous démontrons un lien entre la diversité de notre flore intestinale et le développement du cerveau, et cela joue probablement à travers les mécanismes de l’inflammation. Nous savons que, fondamentalement, l’allaitement favorise une microflore beaucoup plus optimale », a déclaré le Dr Luu. L’allaitement comprend aussi un élément “relationnel” très important pour le développement d’un enfant, poursuit-elle. Exprimer ou allaiter “crée une interaction positive entre la mère et l’enfant”. “Ensuite, nous savons que les interactions positives entre la mère et l’enfant sont un point de départ très important pour stimuler le développement de l’enfant et donc pour un meilleur développement ou un développement plus optimal”, a souligné le médecin. Lou. Cela dit, l’allaitement n’est pas toujours aussi simple ni aussi facile qu’on pourrait le penser, et il faut éviter de blâmer les mamans pour qui c’est plus compliqué voire impossible, ajoute-t-elle. “Certaines interactions sont plus faciles à établir pendant l’allaitement, mais il est possible de reproduire ces interactions positives sans allaitement”, se souvient le Dr Lu. Favoriser des interactions sensibles, positives et nourrissantes pour la mère et l’enfant est essentiel au développement du cerveau d’un jeune bébé. » L’environnement dans lequel un bébé grandit aura également un impact sur son développement cérébral. De plus, dans l’étude américano-australienne, l’effet bénéfique du lait maternel sur le développement du cerveau a été un peu modéré lorsque les chercheurs ont pris en compte l’environnement social, “comme celui qui joue beaucoup”, a conclu le Dr Luu. Les résultats de cette étude ont été publiés par la revue médicale JAMA Network Open.