Indépendamment de l’inflation, Thibaut Pinot opère toujours avec fierté. Vendredi 8 juillet, l’enfant de Melisey (Haute-Saône) s’était estimé “zéro” dans “son” ascension de la Super Planche des Belles Filles (31e), pas au niveau de passion de ses nombreux supporters. “La veille, il pleure et raconte des conneries devant les gens et le lendemain, il gagne. C’est ça qui fait Thibaut”, confiait samedi son père, Rezi, à L’Equipe.
La réaction a duré deux jours. Au lendemain du titre involontaire d’un assistant de Trek-Segafredo, le grimpeur Groupama-FDJ a retrouvé son look sombre des grands jours, courant derrière Bob Jungels (AG2R-Citroën), le futur vainqueur de cette 9e étape du Tour de France 2022 .
Malgré sa 4e place à Châtel-Les Portes du Soleil (Haute-Savoie), dimanche 10 juillet, le Français – dépassé dans les derniers mètres par les Espagnols Jonathan Castroviejo (Ineos Grenadiers) et Carlos Verona (Movistar) – n’a eu aucun regret.
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Thibaut Pinot est comme ça, toujours prêt à se donner et à se déhancher sur son vélo “pour relancer un peu la course”, confie-t-il au micro de France 2. Quand il sort d’un groupe contre un peu mou, en Sur les pistes de Morgins, à une vingtaine de kilomètres de l’arrivée, le Français lui-même estime que l’affaire est tombée, avec un solide Bob Jungles à plus de deux minutes d’avance.
Il a ressuscité sa carrière à 29 ans
Mais avec un Pinot presque des jours longs, les secondes passent très vite. En grands groupes dans les pourcentages élevés, moins dans une dernière partie plus clémente et favorable aux qualités des Luxembourgeois. L’écart GPS refusera de descendre en dessous de 20 secondes entre les deux hommes.
“Je me suis rendu compte en haut de la dernière côte que ça allait être compliqué”, avoue le Français. Même si je lui avais pris du temps dans le rough, il a bien roulé dans les parties roulantes et la fin a été en sa faveur. Bob Jungels a également fait un certain nombre. »
Le Luxembourgeois Bob Jungels (AG2R Citroën), vainqueur de la 9e étape du Tour de France entre Aigle (Suisse) et Châtel-Les Portes du Soleil, le 10 juillet 2022. DANIEL COLE / AP
Un nombre de soixante-quatre kilomètres, pour être exact. Dans une scène qui promettait enfin – sur le papier – aux audacieux, Bob Jungels a choisi le col de la Croix pour quitter ses vingt camarades d’échappée et relancer sa carrière à 29 ans. Depuis fin 2020 et son départ de Quickstep, le talent du Luxembourgeois s’est déjà un peu conjugué à l’imparfait, entre blessures et manque de résultats. A l’arrivée, cette course-poursuite le renvoyait vers celui qui s’était brouillé avec le Belge Jelle Vanendert, en route vers sa victoire Liège-Bastogne-Liège en 2018. “Le retour de Thibaut Pinot a rendu la finale encore plus excitante”, dit bonjour le pilote AG2R-Citroën.
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A Liège, Jungels avait remporté son “monument” avec l’approbation de son chef et ami, un certain Julian Alaphilippe qui était ce jour-là comblé par son enseigne fétiche. Capable de briller dans les “classiques” d’un jour vallonnées, de remporter un Paris-Roubaix chez les juniors, de rouler fort dans les contre-la-montre ou de terminer 8e d’un Giro d’Italia, le Luxembourgeois a fini par ne plus savoir quelle était la meilleure chaîne pour son arc.
Je peux dire que ces derniers mois ont été une montagne russe d’émotions. Mais ça fait plaisir d’être de retour au plus haut niveau ! “, Bob Jungels
En 2021, il suit la tournée devant sa télévision en raison d’une fibrose de la hanche qui a nécessité une intervention chirurgicale. «Mais pour quelques semaines et mon Tour de Suisse [6e du classement général], j’ai senti le formulaire revenir. Sauf que la malchance devait encore avoir son numéro de portable. Lors de la présentation des équipes aux Jardins de Tivoli de Copenhague le 29 juin, il a gardé sa chambre d’hôtel après avoir été testé positif au Covid 19… après un premier test négatif.
Enfin, son manager Vincent Lavenu n’a pas eu à demander à Greg Van Avermaert de sauter dans le premier avion vers le Danemark pour remplacer le coureur originaire du Grand-Duché, “très stressé” par cette situation. Mais il avait fini de manger son pain bis. “Dans l’équipe, il y avait beaucoup de gens qui croyaient en moi, qui me faisaient confiance. Je peux dire que ces derniers mois ont été une montagne russe d’émotions. Mais ça fait plaisir d’être de retour au plus haut niveau ! », s’est réjoui celui qui offre ainsi la 21e victoire d’étape du Tour à l’équipe de Vincent Lavenu.
L’épreuve des tests Covid
Jungels pourrait aborder le test du prélèvement nasal avec un certain détachement, ce dimanche, après la scène. Tadej Pogacar (5e), semblait plus préoccupé par la menace du Covid-19 que celle, il est vrai, inexistante, dans cette première étape alpestre, de Jumbo-Visma et des Grenadiers Ineos. “Nous prenons cette situation très au sérieux”, a déclaré le maillot jaune au lendemain de l’expulsion de son coéquipier Vegard Lagen. Nous sommes seuls dans les chambres, essayant de rester à l’écart le plus possible. J’espère que le peloton va vraiment s’échapper. » Les résultats sont attendus d’ici mardi matin à Morzine (Haute-Savoie). Dans un Tour de France “covided” pour la troisième année consécutive, la course pourra aussi être perdue lors d’une journée de repos qui ne sera que nominale. Notre sélection d’articles pour le Tour de France 2022 Alexandre Pedro (Envoyé spécial à Châtel (Haute-Savoie))