Après avoir mis fin à la santé à tout prix, l’exécutif s’apprête à déconnecter l’énergie coûte que coûte. Alors que les députés de différentes commissions de l’Assemblée nationale s’en prenaient cette semaine à l’examen du “paquet pouvoir d’achat”, qui mobilise plus de 20 milliards d’euros pour les ménages dans un contexte de hausse des prix, le gouvernement prépare l’esprit à une réduction progressive des aides à partir de 2023. . “Il faut passer de mécanismes généraux à des mécanismes plus ciblés”, a déclaré samedi 9 juillet la Première ministre Elizabeth Bourne, en marge d’un déplacement aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). “Nous sommes en plein pic d’inflation qui va durer encore plusieurs mois, il faut donc passer à des soutiens plus ciblés”, a ajouté le même jour le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. rappelant “avec beaucoup de sérieux” l’état tendu des finances publiques. Dès l’automne 2021, près de 50 milliards d’euros ont été débloqués pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages, compte tenu du “paquet” qui sera bientôt examiné au Parlement. Soit l’une des sommes les plus élevées d’Europe en valeur absolue, selon le think tank européen Bruegel. Lire aussi : Pouvoir d’achat : ce que le gouvernement a présenté en Cabinet
L’exécutif a déjà amorcé ce mouvement en annonçant, il y a quelques jours, le remplacement de la remise de 18 centimes d’euro par litre à la pompe par une nouvelle aide répartie en fonction des revenus, qui sera moins chère : 2 milliards d’euros par an ; par rapport à 800 millions d’euros par mois. Une approche similaire doit être adoptée en 2023 pour les différents “boucliers tarifaires”, qui ont été mis en place en octobre 2021 et qui plafonnent les prix de l’électricité et du gaz jusqu’à la fin de l’année. Ces deux mesures sont de loin les plus coûteuses de l’arsenal déployé pour soutenir les ménages face à la hausse des prix : près de 20 milliards d’euros dès l’automne 2021 pour absorber la seule hausse des prix du gaz et de l’électricité. L’électricité deviendra ainsi indolore pour les ménages, même si la facture pour les finances publiques s’étalera sur plusieurs années.

Des finances publiques dégradées

Après deux ans de crise sanitaire, les finances publiques sont dans un état dégradé, fait valoir le gouvernement, comme l’ont récemment souligné la Cour des comptes et le Conseil supérieur des finances publiques. Et alors que la Commission européenne a suspendu le pacte de stabilité jusqu’à fin 2023, elle attend toujours que Paris lui transmette sa trajectoire pluriannuelle sur les finances publiques, censée expliquer comment la France entend ramener le déficit public en dessous de son 3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2027. Il vous reste 53,37% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.