Une catastrophe? Probablement pas. Mais cela reste un énorme coup dur. Depuis leur départ de Copenhague, si les fans s’accordent sur une chose, c’est bien sûr la puissance collective de Jumbo-Visma. La formation néerlandaise a dominé le Tour de la tête et des épaules. Si Vingaard est actuellement en jaune, c’est en grande partie grâce à la solidité de son équipe. Perdre deux coéquipiers est forcément un coup dur à cet égard. Mais le « pire », c’est que ce n’est pas n’importe quel coureur. Le Tour de France Antoine Blondin, chronique d’un géant du tour IL Y A 9 HEURES Il va encore perdre un Roglich qui n’en pouvait plus depuis quelques jours et qui a été touché dans la chair. Mais perdre Kruijswijk, l’un des meilleurs grimpeurs de cette formation, son expérimenté lieutenant Vingegaard, avant la très montagneuse semaine dernière, est bien plus dangereux. Vingeard au sol : pas de répit mais peur pour le maillot jaune Cela ne changera peut-être rien au rapport de force entre le Danois et Pogacar, c’est possible. Mais, comme le souligne le Slovène lui-même, en référence à leurs formations respectives : “Nous pouvons maintenant dire que nous sommes égauxEt ça change beaucoup de choses, et peut-être tout. Christophe Gaudot Mathématiquement, Tadej Pogacar a raison. Techniquement, Jean-Baptiste n’est pas loin non plus de la vérité. Oui, les départs de Primoz Roglic et Steven Kruijswijk portent un coup à la force de Jumbo-Visma. Cet avantage qui, en partie, a capturé la course au stade Granon lorsque Tadej Pogacar a commencé à chasser Jonas Vingaard et Primoz Roglic. Cela signifie-t-il un changement avant la troisième semaine ? Si Tadej Pogacar veut tripler les mises sur le Tour, il devra être plus fort que Jonas Vingaard, pas Jumbo-Visma. Certes, sa tâche est facilitée s’il veut faire exploser le combat loin de la ligne d’arrivée. Mais le résultat final sera de quitter son adversaire danois. Et pour contrer les dépassements hors classe en fin de Tour, ni Roglic, ni Kruijswijk, ni personne d’autre n’ont pu aider Vingaard. On l’a vu sur le Granon et vite et sur l’Alpe, sur ces montées les équipiers se séparent vite et la différence est dans la pédale entre les favoris du quarterback. Vingeard : “Je n’ai que des égratignures mais c’est une très mauvaise journée pour nous”

Qui est le meilleur sprinteur du Tour ?

Christophe Gaudot Fabio Jakobsen, Dylan Groenewegen, Jasper Philipsen et pourquoi pas Wout van Aert, dont il faut se souvenir a terminé deuxième des trois énormes sprints du Tour, ou Mads Pedersen ont l’embarras du choix. Plus en tout cas qu’en 2021 où Mark Cavendish se posait en titulaire incontesté du siège. Je rejette la candidature maillot vert qui manque de succès dans l’exercice. Et je couronne… Fabio Jakobsen meilleur sprinteur de ce Tour 2022 après 15 étapes. Jacobsen frappe dès le premier sprint : l’arrivée de la 2e étape Le Néerlandais a frappé le premier, lui donnant un très, très petit avantage sur les autres. Surtout, son succès à Nyborg n’avait subi aucune contestation possible. Son sentiment de supériorité impliquait la domination de Cavendish. Rien ne s’est passé puisque le lendemain Dylan Groenewegen lui avait rendu la pareille. Alors pourquoi pas ce dernier ? Le sprint de Sonderborg a été plus chaotique que son prédécesseur la veille, ce qui a entre autres permis aux coureurs de BikeExchange de s’imposer et empêché Jakobsen de sprinter. Quant à Jasper Philipsen, j’applaudis à sa régularité, mais ce dimanche, il n’a pas battu Jakobsen, qui a été disqualifié, et a dominé un Groenewegen épuisé. Jean Baptiste Duluc Fabio Jakobsen est-il le meilleur sprinter du monde (et donc potentiellement des engagés) ? C’est possible. Est-il le meilleur sprinteur de cette 109e édition ? Non. En tout cas, il semble impossible de le couronner avec un seul sprint dans lequel il puisse vraiment s’exprimer. Pour moi, le meilleur sprinteur de ce Tour 2022 est Jasper Philipsen. Difficile pour Thomas, agréable pour Philipsen : le dernier kilomètre en vidéo Il ne s’agit évidemment pas de devenir le plus fort de tous en soi, mais le Belge n’a pas quitté le top 5 des arrivées « à plat » au départ du Tour (5e à Nyborg, 3e à Sonderborg et 2e à Calais) et, au-delà du résultat brut, le sprinteur d’Alpecin-Deceuninck est celui qui a laissé la plus grande impression de vitesse de pointe dans le peloton. Mais son emplacement laissait à désirer. Ce n’était pas le cas ce dimanche à Carcassonne où il était parfaitement collé à la roue de Pedersen. Et il n’y a pas eu de discussion. On peut toujours se plaindre de la fraîcheur de Groenewegen, de l’absence de Jakobsen, mais savoir être présent, passer les coups, est à mon sens plus une qualité qu’un défaut. Y compris un sprinteur. Mais si Philipsen veut clore le débat, il sait ce qu’il lui reste à faire : gagner sur les Champs-Elysées dans une semaine.

Quelle étape dans les Pyrénées attendons-nous le plus ?

Jean Baptiste Duluc J’aime la forme réduite des Peyragudes, mais je crains qu’elle ne débouche sur une course d’attente, à cause de son final effrayant (300m à 12%) mais, surtout, parce que ce n’est pas la dernière étape dans les Pyrénées. La tente Hautacam ne souffrira pas de cet écueil. Le massif Aubisque-Spandelles-Hautacam est, à mon sens, l’un des meilleurs des Pyrénées. Le profil de la 18e étape : Aubisque et Hautacam, bouquet final à la montagne La longueur de l’Aubisque (16km) liée à la difficulté des Spandelles (10,3km à 8,3%) offre un terrain de jeu parfait pour les grosses manœuvres, d’autant que la descente de cette dernière est très technique et dangereuse. Inédit dans le Tour, le Col de Spandelles s’annonce comme un immense chantier et il vous faudra être placé au pied ou vous aurez une montée très difficile, sur le chemin étroit de la montée. Et il ne faut pas oublier Hautacam. Si la montée finale gâche un peu la séquence précédente, elle reste l’une des montées les plus dures du Tour, avec une pente erratique qui peut envoyer même les meilleurs grimpeurs en vrille. Ses trois cols se succéderont en seulement 83 km, avec seulement quatre niveaux au total et pour tout le monde dans ce tronçon. Avec la fatigue accumulée dans cette manche terrifiante et lors des deux premières Pyrénées, cette 18e étape a tout du jour idéal pour renverser le général. Il sera alors trop tard. Christophe Gaudot Bien sûr Hautacam est autant une ascension historique qu’un nom qui accroche plus l’oreille que Peyragudes. Bien sûr, le col d’Aubisque me touche, j’ai toujours trouvé ce col plus effrayant que beaucoup d’autres sur le Tour (ne me demandez pas pourquoi…). Mais voilà pourquoi j’attends la scène de Peyragudes avec plus d’impatience que le lendemain. Profil Stade 17 : Petit mais (très) musclé A Foix, les favoris devraient arriver ensemble. Les écarts, relativement larges en haut (2’22” entre Pogacar et Vingaard) et très étroits juste en dessous (2’02” entre Pogacar 2e et Gaudu 8e). Avant l’étape de Peyragudes, il y aura une forte odeur de feu d’artifice. Le format court, les paysages somptueux (Lac de Payolle…) et l’arrivée si difficile aux terribles pourcentages d’altitude, autant de raisons d’attendre avec impatience la 17ème étape. Et si Romain Bardet pouvait, en prime, renouveler son coup de 2017 et s’offrir la scène qu’il désire tant… Le Tour de France Course au podium : Deux places quasi assurées, une à gagner IL Y A 9 HEURES Le Tour de France Vingegaard seul face au “poison” Pogacar ? « INEOS a la clé de la tournée » IL Y A 9 HEURES