Ottawa veut se préparer à une future grippe saisonnière et pandémique. Le gouvernement fédéral a conclu une nouvelle entente avec la multinationale britannique GlaxoSmithKline (GSK) basée au Québec pour livrer et produire localement des doses de vaccin au cours des quatre prochaines années.
Le Canada aura la possibilité d’acheter jusqu’à 80 millions de doses de vaccin contre la grippe pandémique dans le cadre du contrat qui est entré en vigueur plus tôt ce mois-ci. Il prévoit également la fourniture d’au moins 4 millions de doses de vaccin contre la grippe saisonnière par an.
L’entente a été dévoilée vendredi chez GSK Canada dans le secteur québécois de Sainte-Foy, qui emploie 900 personnes.
Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, a fait valoir que le Canada, en faisant affaire avec le seul fournisseur canadien autosuffisant de vaccins contre la grippe pandémique, est protégé de diverses barrières.
“En utilisant la production nationale ici au Canada, nous pouvons nous assurer que l’approvisionnement du Canada n’est pas compromis par des fermetures de frontières, des perturbations commerciales, des problèmes de transport ou des retards d’expédition”, a-t-il soutenu lors d’une conférence de presse.
Les premières doses de grippe saisonnière sont attendues d’ici octobre dans le cadre de ce contrat, qui pourrait être prolongé jusqu’à cinq périodes supplémentaires d’un an.
Pour des raisons de confidentialité, le montant accordé par Ottawa à GSK Canada n’est pas divulgué publiquement.
Même sans la pandémie de COVID-19, le gouvernement fédéral aurait signé une nouvelle entente avec GSK, a déclaré le ministre Duclos.
La grippe saisonnière est là depuis longtemps et la grippe pandémique survient tous les 10 à 40 ans, a-t-il soutenu.
“Avec le changement climatique, des contacts plus fréquents, la déforestation, l’urbanisation, des déplacements plus rapides et plus fréquents entre les pays, ce genre de virus évolue plus vite et touche donc plus vite les gens. Alors, ça aurait dû être fait», a déclaré l’élu libéral.
Les relations entre la société pharmaceutique et le gouvernement fédéral remontent à 2001, notamment avec un accord de fourniture de vaccins contre la grippe pandémique et saisonnière.
Retard des doses de rappel
M. Duclos a profité de l’annonce pour souligner l’importance de recevoir une dose de rappel du vaccin COVID-19 à un moment où la transmission du virus continue d’augmenter dans plusieurs régions avec la variante hautement transmissible BA.5.
Le Québec et le Canada ont connu des taux de vaccination élevés pour la première et la deuxième dose, mais sont “en retard” par rapport aux autres pays du G7, sauf les États-Unis, en ce qui concerne la vaccination pour la troisième dose, a-t-il soutenu.
Une vaccination à jour réduit le risque d’infections, de transmission et de développement de formes graves de COVID-19 et protège contre l’hospitalisation ainsi que contre le COVID-19 à long terme, a déclaré M. Duclos.
Le ministre a également salué l’approbation par Santé Canada du vaccin Moderna pour les enfants âgés de six mois à cinq ans, encourageant les parents à faire vacciner leurs tout-petits.
Aux personnes préoccupées par la vaccination de leurs jeunes, M. Duclos dit que les résultats des tests sont “très stables” et l’avis d’expert “très clair”. c’est un produit “très sûr” et “efficace”, notamment pour réduire le risque de maladies graves, a expliqué le ministre.
L’approbation de jeudi étend l’admissibilité au vaccin COVID-19 à près de deux millions d’enfants au Canada.
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Cette mission a été rendue possible grâce à l’aide financière de Meta Exchanges et de la Presse canadienne pour l’information.