Lors d’une conférence de presse jeudi, les avocats Marc Bellemare et Alain Arsenault ont demandé au pape François de s’excuser pour les gestes commis lors de sa visite au Québec dans deux semaines.
Dans une lettre contenant les plaintes des victimes, les deux avocats souhaitent également que le souverain pontife exhorte les diocèses et les congrégations religieuses du Québec à régler les cas rapidement.
Stratégies rejetées
Au lieu de cela, les autorités religieuses, dont plusieurs disposent de moyens financiers importants, utilisent des stratégies défensives qui entraînent des délais de plus de 10 ans, a expliqué Me Arseneault.
Les actions collectives aboutissent souvent à des règlements à l’amiable pour éviter les litiges.
De nombreuses victimes meurent sans jamais avoir été indemnisées devant les tribunaux. C’est triste.
L’opposition systématique et coûteuse menée par divers diocèses, dont celui de Québec dirigé par Mgr Cyprien Lacroix, est particulièrement dénoncée. M. Bellemare a parlé d’obstruction.
Inadmissible
Au printemps, en marge d’une annonce concernant les terres des Sœurs de la Charité de Québec, l’une de ces victimes d’actes commis par des religieux, Jean Simard, avait lui aussi poussé un cri du cœur.
Pour cet ancien pensionnaire de l’orphelinat du Mont d’Youville, où environ 500 enfants auraient vécu l’enfer entre 1925 et 1996, on oublie les victimes et c’est inacceptable.
L’action dans laquelle M. Simard est impliqué dure depuis quatre ans. Son agresseur a été reconnu coupable, mais les avocats des moines veulent interroger les victimes une par une, a-t-il déploré.
La bonne nouvelle est que Mgr Lacroix s’est engagé hier à remettre la lettre au pape François.
Reste maintenant à espérer que le chef de l’Église catholique agira pour le bien de ces victimes, qui ont assez souffert.