Sept départements ont été mis en vigilance orange par Météo France ce mercredi. Ce sont la Drôme, l’Ardèche, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, la Haute-Garonne, le Lot-et-Garonne et la Gironde. Ce dernier tronçon, déjà harcelé par cette chaleur et cette sécheresse, est également détruit par les flammes. Mais au-delà de ces territoires, toute la France est touchée par la fièvre. Une vague de chaleur majeure a commencé à balayer le pays mardi et devrait l’engloutir pendant au moins une semaine. Il fera donc 37°C à Paris lundi prochain, vu ici du site spécialisé Météo Agricole, 39°C à Toulouse ou 36°C à Strasbourg mardi et mercredi. On peut toujours essayer de se rassurer, se dire que ce n’est pas normal de subir un coup de chaleur en plein mois de juillet. Mais selon le climatologue Christophe Cassou, l’un des principaux auteurs du sixième rapport du GIEC, il est aveugle, ignorant la gravité du phénomène et sa récurrence. Accumulation et intensité des canicules : l’expert s’est expliqué mardi dans un entretien avec Sortie la canicule que nous traversons est préoccupante. Au point qu’elle menace de dépasser encore les conséquences désastreuses de l’épisode de 2003.

Une canicule “historique”

Invité à commenter le dôme de chaleur qui nous pèse actuellement comme un mortier de ciment plombé, il remarque d’abord : “C’est peut-être historique dans son intensité.” « A ce jour, en termes de sévérité, l’année 2003 correspond à la chaleur la plus sévère », poursuit l’expert qui prévient à l’époque : « La chaleur de 2003 semblait intacte tant sa sévérité était forte ! Dans les prochains jours, vous vous en approcherez probablement, peut-être même le dépasserez-vous.” Christophe Cassou explique : “La canicule actuelle pourrait être plus intense et même plus longue. Elle pourrait durer longtemps, notamment dans le Sud de la France. On parle déjà d’une dizaine de jours au-dessus de 35-40°VS”. Si cette durée devait se confirmer, les conséquences seraient accablantes pour le pays, selon le climatologue qui craint des situations “très compliquées pour les écosystèmes, mais aussi très influentes pour nous, sociétés humaines, avec des tensions très intenses sur les rendements agricoles”. en énergie…” Mais d’un point de vue sanitaire, une canicule prolongée serait particulièrement nocive. “Deux jours à 45°C on peut endurer, mais dix jours dans de telles conditions ça peut être un problème”, poursuit son interlocuteur. Sortie.

L’ombre du “cygne noir”

Le coup de chaleur de 2003 a coûté la vie à 19 000 personnes. Depuis, les autorités, critiquées à l’époque pour leur faiblesse voire un attentisme, ont pris des mesures pour éviter la répétition d’un schéma aussi tragique, notamment la formation d’un plan bleu dans les EHPAD. Christophe Cassou, sans avancer apparemment sur le bilan humain de la chaleur actuelle, pousse en tout cas à une plus grande vigilance : « Le nombre de décès dépend non seulement de la sévérité de la chaleur mais aussi de la capacité de l’hôpital. système pour absorber le flux de patients Est-ce faisable compte tenu de son état avancé de récupération et de la gestion du pic actuel de Covid ? Le climatologue le souffle en effet. La vague de chaleur de cette semaine – et donc de la semaine prochaine – devrait atteindre des sommets déprimants. Décrivant un événement “de type cygne noir”, tel que classé par le statisticien Nassim Nicholas Taleb, il fait référence à un épisode “extrême, rare, sans précédent”.

fuyez

Mais pour “rare” et “inédit” comme il est, ce n’est pas franchement isolé. Au contraire, il fait partie d’un moment inoubliable et semble donc destiné à connaître de nombreux autres incidents. « Si l’on regarde le nombre de vagues de chaleur observées en France entre 1947 et 1999, soit en cinquante-trois ans, on en a compté 17. Ce sera la 25e depuis 2000, en seulement vingt-trois ans… Alors aujourd’hui, en France on enregistre environ trois à quatre fois plus de canicules, ce qui est assez représentatif de ce qui se passe à l’échelle mondiale, où elles sont aussi trois fois plus élevées”, écrit Christophe Cassou. Si ce dernier rappelle que le changement climatique ne crée pas les vagues de chaleur en premier lieu, mais plutôt les « amplifie », il insiste : « Les vagues de chaleur se développent dans un environnement de base plus chaud et dans des conditions atmosphériques favorables et plus efficaces pour la production de chaleur. Le fond de l’air a maintenant quelque chose d’impitoyable, et la sortie de ce tunnel étouffant semble bien loin. Robin Verner Reporter BFMTV