Seulement 146 voix pour : l’Assemblée nationale a rejeté lundi 11 juillet la motion de censure du gouvernement d’Elizabeth Bourne, déposée par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Ce n’était pas suffisant pour renverser le gouvernement, qui nécessiterait une majorité absolue de 289 voix et était impossible sans les voix des députés des groupes Les Républicains (LR) et Rassemblement national (RN). L’alliance de gauche n’a pas réussi à réunir les 151 voix des “révolutionnaires”, des socialistes, des écologistes et des communistes. Six socialistes ont fait défection : Dominique Pottier (le seul à ne pas avoir signé la proposition), Valérie Rambo, Hervé Saulinac, Cécile Udermeyer, Joël Avinière et Bertrand Petit. Le seul électeur non-Nupes est le sortant Nicolas Dupont-Aignan. Lire aussi : L’opposition s’empare des “dossiers Uber” pour cibler Emmanuel Macron Rejet de la motion de censure du Nupes : revivre la journée politique du 11 juillet

Manifestation “Indiscipline”

“Ce n’était pas une surprise. La Nupes voulait être comptée”, a déclaré à l’AFP la première ministre, Elizabeth Bourne, ajoutant : “Maintenant, nous nous mettons au travail. “Pour le représentant du gouvernement, Olivier Véran, ‘la conférence Nupes est terminée.’ “C’est une nouvelle défaite pour Jean-Luc Mélenchon”, a-t-il dit, rappelant les résultats de l’élection présidentielle, de l’élection législative et du scrutin pour ce scrutin. “Le moment de vérité est venu. Cette motion de censure remplacera la clarification politique”, avait auparavant attaqué Mathilde Panot, chef du groupe La France insoumise. “Ceux qui ne voteront pas cette motion de défiance seront les partisans de vos politiques”, de la réforme des retraites à la “politique de la casse et de l’injustice sociale”, a-t-il ajouté dans une ambiance houleuse. La motion a été conçue comme une démonstration “d’indiscipline” envers Elizabeth Bourne, qui n’a pas la majorité absolue à l’Assemblée nationale et n’a pas sollicité un vote de confiance le 7 juillet, selon son énoncé de politique. “Vous ne tirez pas votre légitimité des élections législatives ni même du Parlement” et “vous êtes, dans cette fonction (de chef du gouvernement), une anomalie démocratique”, avait également lancé Mme Panot, devant des classes clairsemées. , surtout dans la majorité. Lire aussi : L’article est pour nos abonnés L’impossible retraite de Jean-Luc Mélenchon

“Loi des attitudes”

Elisabeth Borne a alors réprimandé : « Nous débattons d’une motion de censure assortie d’un test d’intention qui fait obstacle au travail parlementaire. “Les Français en ont marre des dialogues stériles et de la loi des arrêts”, a ajouté le chef du gouvernement qui a appelé la semaine dernière l’opposition à “construire ensemble” des compromis au Parlement. “Vous êtes devenu un peu trop confiant”, s’était inquiété le communiste Pierre Dharréville (Gauche démocrate et républicaine), tandis que le socialiste Olivier Faure avait pointé la “majorité silencieuse” formée par les macronistes avec Les Républicains et “le danger d’une majorité de opportunités avec l’Assemblée nationale ». Mais c’est le chef de file de La France insoumise et maître des Nupes, Jean-Luc Mélenchon, qui « appelle les voix du RN à soutenir » la motion de censure, avait répondu Aurore Bergé, la présidente des députés de la Renaissance. . “La lune de miel est avec vous”, a-t-il soutenu. A lire aussi : L’article s’adresse à nos abonnés “Uber Files” : du Parlement aux ministères, le lobby d’Uber pour être accepté en France

“Vous n’avez toujours pas notre confiance”

De son côté, le groupe d’extrême droite, en quête de respect, a refusé de voter en faveur de la proposition, cherchant à incarner “une opposition digne, stable, constructive”, s’était justifié Alexandre Loubet sur le parquet. “Nous n’avons pas besoin d’une crise du régime”, a-t-il poursuivi, dénonçant une “suggestion de fraude”. Côté LR, même manque de soutien au mouvement de gauche, perçu par certains comme “scandaleux”. “Vous n’avez pas notre méfiance aujourd’hui, mais vous n’avez pas non plus notre confiance pour tout cela”, a justifié devant Mme Borne leur conférencière Michèle Tabarot, dont l’équipe jugera sur les documents. Les « Dossiers Uber », ces révélations du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et de 42 médias partenaires, dont Le Monde, sont restés un sujet lointain. La gauche n’a fait qu’évoquer les échanges privilégiés entre la société et Emmanuel Macron lorsqu’il était à Bercy. Selon Mathilde Panot, le président « conduit pour Uber ». Lire aussi : L’article s’adresse à nos abonnés ‘Uber Files’ : l’opposition dénonce un ‘scandale d’Etat’, le camp Macron y voit un ‘dossier vide’
Dans la soirée, la Chambre doit se saisir du projet de loi sur la sécurité sanitaire et ses “mesures de freinage” face à la recrudescence du Covid-19, premier texte de la législature. Il vise à étendre les systèmes de collecte de données de santé (test Covid, vaccination) et à créer une carte sanitaire à la frontière si la situation sanitaire l’exige. Des députés RN ou certains élus du Nupes remettent en cause l’ensemble du projet de loi et entendent porter plainte contre la politique de santé qui a été mise en place. Les discussions devraient être animées sur les territoires d’outre-mer. Le texte prévoit que l’éventuelle carte sanitaire frontalière s’applique aux déplacements entre la France métropolitaine et les territoires d’outre-mer. Lire aussi : Covid-19 : la France repasse à 200 000 contaminations quotidiennes
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