Ils avaient prédit un destin à la Sophie Marceau. En 1985, à l’âge de 17 ans, le film Rouge Baiser de Vera Bellmont fait d’elle une star potentielle. Elle y interprète, aux côtés de Lambert Wilson, Marthe Keller et Laurent Terzieff, le personnage de Nadia, une adolescente de 15 ans, militante des Jeunesses communistes, tombée amoureuse d’un photographe de Paris Match. Un premier rôle qui lui vaudra un Ours d’argent au Festival de Berlin et une nomination au César du meilleur espoir féminin.
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“Les paillettes volent comme de la cendre…”, dira-t-elle, en 1989, après s’être vu refuser le rôle d’une autre adolescente tombée amoureuse (la prof de philo, joué par Bruno Cremer), dans Noce blanche, d’un réalisateur . Jean-Claude Brisseau (1944-2019), à qui elle croyait pouvoir confier avoir contracté le sida à la veille de ses 18 ans.
Elle ne révélera sa séropositivité au grand public qu’en 2005, dans un livre autobiographique, L’Amour dans le Sang (Le Cherche Midi), adapté en téléfilm en 2008 (dans lequel elle jouera son propre rôle) . Mais elle ne dira jamais qui était ce “prince gothique”, membre d’un célèbre groupe de rock, qui, selon elle, lui avait transmis le virus.
Guerrier impitoyable
Charlotte Valandrey va courir toute sa vie après ce destin contrarié. Ne jamais abandonner, pas même le gardien. Pendant trente-cinq ans, elle a eu un premier rôle que personne n’est venu remettre en cause : celui d’une guerrière impitoyable contre le VIH et les problèmes cardiaques qu’il lui avait causés, et qu’elle finira par remporter le 13 juillet, à l’âge de 53 ans. . Parisienne de naissance, fille adoptive de Pléneuf-Val-André (Côtes-d’Armor), la ville bretonne de son enfance d’où elle tirera son vrai nom d’artiste, Anne-Charlotte Pascal, elle fut une alliée indéfectible de l’association Aides , qui rappelle, dans un dernier hommage, qu’”il a contribué de nombreuses fois avec nous à la lutte contre le VIH et les discriminations subies par les personnes vivant avec”. En 2008, son cœur avait cessé de battre pendant vingt-deux secondes. Un premier infarctus, qui la mènera à un second combat tout aussi acharné, celui du don d’organes. Première greffée cardiaque séropositive en France, elle a écrit un deuxième livre, De cœur inconnu (Le Cherche Midi, 2011), après avoir reçu une lettre anonyme lui disant : « Je connais le cœur qui bat en toi, je l’ai aimé… Son cœur qu’elle battait pour sa fille, son défi, sa victoire : Tara est née en 2000, séropositive. Vous avez lu 39,82% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.