Maurice Boucher n’en connaissait aucun personnellement. Ce qu’il voulait faire, c’était frapper l’imaginaire en s’attaquant à des gens qui avaient des rôles importants, dont le système judiciaire, explique Guy Ouellette, député indépendant de la circonscription de Chomedey à l’Assemblée, national et ancien spécialiste du vélo. Dès lors, l’ancien chef de guerre disposait d’une liste noire officielle d’ennemis à abattre, mais aussi d’une liste secrète de personnalités non directement impliquées dans le conflit entre les Hells Angels et les Rock Machines. De cette liste, Michel Auger a été le premier abattu dans le stationnement du Journal de Montréal le 13 septembre 2000. Surpris par un homme armé qui l’attendait dans le stationnement du jour de semaine Le journaliste d’investigation a été atteint de six balles dans la partie supérieure corps alors qu’il sortait de sa voiture. Le journaliste de police décédé Michel Auger a survécu à une tentative d’assassinat en septembre 2000. Photo: Julie Mainville C’est lui-même, miraculeusement rescapé de cet attentat, qui révélera l’existence d’une liste noire de personnalités publiques qui seront tuées pour avoir porté atteinte à l’image et à l’expansion des Hells Angels. Jacques Duchesneau, qui était l’ancien chef de la police de Montréal, était deuxième sur la liste. Il avait non seulement fondé le groupe Carcajou pour faire face aux activités criminelles des Hells, mais avait également monté des spectacles à Ottawa pour aboutir à la première version de la loi anti-gang dans les années 1990, a ajouté une source policière, toujours en service dans le enquêtes criminelles. L’ancienne animatrice de JE Jocelyne Cazin et l’ancien ministre de la Sécurité publique Serge Ménard devaient être les prochaines victimes. Maurice Boucher était ce que j’appellerais un sociopathe. Il n’avait aucun sentiment pour le sort des autres. En plus de la liste des personnalités publiques, il avait également des ambitions de tuer des procureurs et des juges de la Couronne, ajoute l’enquêteur, qui préfère ne pas être nommé. En tentant de mettre la justice à genoux, Maurice Boucher a voulu montrer à son entourage qu’il était le plus fort. Cette façon de l’imposer par la peur a également eu un effet dissuasif sur ses tueurs à gages qui pourraient être tentés de le dénoncer à la police en échange d’une protection. Maurice Boucher leur a envoyé le message que le système ne serait pas en mesure de les protéger de lui, explique l’ancien expert de la Sûreté du Québec sur les cyclistes criminels Guy Ouellette. Avant l’Opération Printemps en 2001, elle était si violente que même les gangs de rue la craignaient, selon des sources policières. Le démantèlement du chapitre des Nomades a contribué d’une certaine manière à la montée des gangs de rue à Montréal, ajoutent ces sources.

Une pensée pour la gardienne Diane Lavigne

Lorsqu’il apprend le décès de Maurice “Maman” Boucher, l’ancien policier Guy Ouellette a aussi une pensée pour Diane Lavigne, tuée par balle le 26 juin 1997 après un quart de travail à la prison de Bordeaux. Dans mon journal, j’avais la date du 26 juin 2022. Il y a 25 ans, il a été froidement assassiné pour le simple plaisir de Maurice Boucher voulant intimider le milieu carcéral par la peur, se souvient Guy Ouellette. Cette femme est morte sans savoir pourquoi. C’était entièrement gratuit. Si elle n’avait pas porté sa chemise de geôlier en quittant le travail, elle n’aurait pas été arrêtée par Stéphane Gagné, qui avait reçu l’ordre de tuer les geôliers à la demande de Maurice Boucher, a-t-elle dit. – Clarifie. En septembre 1997, Pierre Rondeau, également gardien de prison, est tué par balle au volant de son fourgon pénitentiaire, à la hauteur de la traverse de chemin de fer. Je ne m’attends pas à des funérailles officielles pour Boucher de la part des Hells Angels, qui l’ont éteint il y a quelques années. C’est comme ça dans ce business, tu fais l’affaire quand tu remplis les poches de tout le monde avec de l’argent. Le jour où vous êtes condamné à la prison à vie, vous n’êtes plus d’aucune utilité à l’organisation, conclut Guy Ouellette.