Le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins a détecté un nombre anormalement élevé de phoques morts ou malades dans le Saint-Laurent. Lawrence jusqu’à présent cette année. Au total, 93 corps ont été retrouvés, dont 73 en juin seulement. « En fait, le nombre de phoques communs trouvés jusqu’à présent cette année représente une augmentation d’environ huit fois la moyenne annuelle des dernières années », a déclaré le vétérinaire Stéphane Lair, directeur du Centre québécois de la santé de la faune, dans un communiqué publié sur Mardi. le blog Healthy Wildlife. Afin de comprendre cette augmentation remarquable des décès, les autorités ont envoyé des carcasses de phoques et des échantillons de terrain au centre régional du Québec du Réseau canadien de la santé de la faune, où ils seront analysés. “Les résultats obtenus jusqu’à présent indiquent que l’augmentation de la mortalité observée chez ces phoques communs serait liée à des infections par le virus hautement pathogène de l’influenza aviaire H5N1”, écrit le Dr Stéphane Lair. Un avis partagé par Pêches et Océans Canada. “Bien que les risques de transmission de ce virus grippal à l’homme et aux animaux de compagnie paraissent faibles, il est recommandé de ne pas s’approcher, et surtout de ne pas toucher, un phoque malade ou mort. Nous empêcherons également le contact entre nos animaux de compagnie et les phoques ou les oiseaux morts », a déclaré M. Lair. À l’heure actuelle, l’impact de ces décès sur la population de phoques communs reste à déterminer, selon le vétérinaire. Cette espèce est la seule qui demeure toute l’année dans le Saint-Laurent. C’est aussi la moins abondante des quatre espèces qui fréquentent l’estuaire et la baie. Selon Pêches et Océans Canada, il y a entre 20 000 et 30 000 phoques dans la région. Le H5N1 pourrait-il atteindre d’autres espèces de mammifères marins, comme le béluga ? “La transmission nécessite évidemment un contact assez étroit, donc à mon avis, c’est peu probable. Mais je pense qu’il sera important de le surveiller attentivement. Nous testerons probablement les prochaines carcasses», explique le Dr Lair. Pour l’instant, les autres espèces de phoques observées dans le Saint-Laurent, dont le très abondant phoque gris, ne seront pas touchées par la grippe aviaire, explique Jean-François Gosselin, biologiste à Pêches et Océans Canada.
oiseaux morts
Pour l’instant, les cas positifs chez les phoques communs proviennent tous du Bas-Saint-Laurent, une région où de nombreux cas de grippe aviaire ont été détectés chez les oiseaux sauvages. Ce virus a causé la mort de milliers d’oiseaux de plusieurs espèces au Québec, dont l’oie des neiges, la bernache du Canada, le colvert et le busard Saint-Martin. De nombreuses espèces qui se nourrissent d’oiseaux infectés morts – vautours à tête rouge, pygargues à tête blanche, cormorans et goélands, entre autres – ont également été touchées. Aux Îles-de-la-Madeleine, où le tourisme bat son plein en ce moment, plus de 5 000 carcasses d’oiseaux ont été ramassées jusqu’à maintenant. L’immense colonie de fous de Bassan de l’île Bonaventure, comptant plus de 100 000 individus, a également été touchée par la grippe aviaire. Selon le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, « il faut maintenant considérer que le virus hautement pathogène de la grippe aviaire H5N1 s’est propagé dans toutes les régions du Québec ». Le site pancanadien, qui suit l’évolution de la maladie, montre aussi que le virus est maintenant présent à grande échelle à travers le Québec. Des cas ont notamment été recensés dans les régions de Montréal, d’Estrey, de Morichy, de Québec et du Lac-Saint-Jean.