Les heures passent et le marathon des débats pour les législatives de juin continue, jour et nuit, au siège de La France insoumise (LFI). Lundi 2 mai, après l’annonce dans la nuit de la conclusion de l’accord avec les écologistes (EELB), c’était au tour des socialistes (PS) de s’asseoir pour de longues négociations. Entrés à 10 heures, ils devaient céder leur place aux communistes (PCF) à 14 heures. est finalement resté jusqu’à la tombée de la nuit et la délégation du PCF n’a pu prendre sa place que vers 22 heures. Lire aussi : Législatives 2022 en direct : après accord trouvé avec les écologistes, La France insoumise espère conclure avec les socialistes et les communistes
Nichés au fond d’une impasse parisienne, les bureaux de LFI sont devenus le centre des allers-retours de toute la gauche. Les autres forces politiques l’ont remarqué. La République en marche (LRM), les Républicains (LR), l’extrême droite ont aussi travaillé jour après jour pour déchaîner cet effort de cohésion d’une gauche habituellement limitée aux échecs et aux divisions. Lire aussi Briefing de gauche sur les élections législatives : après EELV les communistes trouvent un accord avec La France insoumise
Côté LRM, l’argument européen a le dessus : “Les écologistes ont accepté de vendre du vent aux électeurs, celui de LFI, mais c’est un vent mauvais, celui d’un populiste qui fait une caricature malhonnête de l’Europe”, L’eurodéputée s’en est prise à Twitter et l’ancienne ministre Nathalie Loiseau. Eric Woerth, mais aussi ce même dissident récent de LR dans la majorité, a déploré les “accords politiques” d’Europe 1 et le fait qu’il n’y ait, selon lui, “idéologiquement aucune cohérence” entre les forces dans le processus de combinaison. Pour le maire de Meaux et ancien président de l’UMP Jean-François Copé, “le PS est en train de se déshonorer en allant parler à l’extrême gauche”. Seul Eric Zemour a été contraint de l’avouer, tristement, sur BFM-TV : « Jean-Luc Mélenchon et la gauche parviennent à s’unir. Visiblement, Marin Le Pen n’est pas dans cet état d’esprit. »

Une innovation : les discussions tripartites

Loin de s’en inquiéter, les partis de gauche voient dans ces affaires un bon signe, le symptôme d’une inquiétude grandissante face à un camp organisé. A midi, le représentant PS Pierre Jouvet et les négociateurs socialistes discutent, répartis en trois groupes – l’un sur la stratégie, l’autre sur la répartition des circonscriptions, le dernier sur le programme commun, un dossier épineux, de la désobéissance aux conditions européennes de la retraite à 60 ans. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, s’attable pour un déjeuner avec la presse. Négociateur et orchestrateur à distance, le patron socialiste a son téléphone coincé à la main ou à l’oreille. Après avoir vu la veille EELV conclure un accord avec LFI, et à l’instar du secrétaire national du PCF Fabien Roussel, il appelle à cette union en levant les réticences exprimées en nombre par ses barons du parti. Il ne vous reste plus qu’à lire 52,48% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.