Publié à 18h09
Frederik-Xavier Duhamel La Presse
Hiboux des jeunes est un organisme sans but lucratif qui exploite un camp de jour et un camp de vacances pour jeunes avec ou sans besoins particuliers ainsi qu’un refuge d’urgence. Selon Dave Allaire, directeur général de l’agence, des travailleurs de la DPJ sont arrivés au camp avec des agents de la Sûreté du Québec (SQ) vers 15 h 20. Ils ont immédiatement demandé les coordonnées des parents, qu’ils ont invités à venir chercher leurs enfants. “Mes professeurs ne pouvaient plus parler à aucun des enfants, les enfants étaient en larmes et ne comprenaient pas ce qui se passait”, décrit le directeur. Cependant, M. Allaire se trouvait alors au parc d’attractions La Ronde à Montréal avec une trentaine de jeunes, tandis qu’une centaine d’autres étaient au camp. Ni lui ni les parents interrogés par La Presse n’ont pu connaître les raisons de la présence de la DPJ. « Pour des raisons de confidentialité, les motifs de l’enquête ne peuvent être divulgués », indique Valérie Maynard, porte-parole du Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides (CISSS). La SQ n’a fait aucun commentaire, nous référant au DPJ. Le message initial, selon M. Allaire et les parents interrogés par La Presse, était que le camp fermait et que les parents devaient récupérer leurs enfants sans tarder, qu’ils soient au camp ou à La Ronde. La DPJ affirme cependant que les parents ont été “pris de retirer leur enfant du camp” mais que ce n’était qu’une “recommandation”. “C’était vraiment disproportionné comme intervention”, se plaint Jessica Dumas-Beaulieu, mère de deux enfants qui fréquentent le camp, dont l’un a des besoins particuliers. « Ce camp a fait des merveilles pour mon enfant », dit-elle dès le départ. Mme Dumas-Beaulieu déplore le manque de transparence et les communications contradictoires de la DPJ. Même son de cloche pour Alina Carlat, qui a été appelée vers 19h pour emmener son fils à La Ronde sans explication. « Grâce aux Hiboux des jeunes, j’ai redonné le sourire à mon fils, raconte-t-il. Finalement, le groupe qui se rendait à La Ronde est revenu en autobus tard dans la nuit après avoir regardé les feux d’artifice. Les jeunes devaient initialement passer la nuit au camp, mais les parents devaient venir les chercher immédiatement après une demande de la DPJ. “Ils ont vérifié tous nos bâtiments pour voir si nous avions encore un enfant sur place”, a déclaré Allaire. Le camp est resté fermé jeudi et vendredi suite aux informations fournies par la DPJ lors de l’intervention. Il doit cependant rouvrir lundi après que les parents et le camp ont appris que la DPJ n’avait en fait pas ordonné sa fermeture. Malgré la recommandation du DPJ, Mme Carlat envisage toujours d’envoyer son fils au camp lundi. “Je pense qu’il sera très heureux” de pouvoir revenir, a-t-elle déclaré. “Une enquête est en cours pour vérifier les faits allégués”, a indiqué Mme Maynard, du CISSS.