L’enseignant de 40 ans originaire des Laurentides y a séjourné avec une dizaine d’amis à l’occasion du départ à la retraite d’un collègue. Il aurait croisé la route de Simon Houle, en vacances au soleil quelques jours après sa libération conditionnelle à Trois-Rivières, selon des photos obtenues par Radio-Canada. “Je veux que les juges réfléchissent à deux fois avant de libérer un attaquant. » — Une citation de Vickie Vachon Vickie Vachon affirme avoir été touchée de manière inappropriée par l’homme de 30 ans dans la nuit du 3 au 4 juillet après qu’il lui ait agressivement attrapé les fesses devant un témoin près du bar de l’hôtel. Ce n’est qu’à son retour au Québec, près de deux jours plus tard, que la mère de famille s’est rendu compte que son agresseur avait défrayé la chronique en raison d’une décision controversée du juge Matthieu Poliquin de la Cour de justice du Québec. Simon Houle s’est rendu à Cuba, où il se serait mal conduit. Photo : source anonyme Simon Houle a été libéré de prison le 21 juin après avoir plaidé coupable d’avoir agressé sexuellement une amie et d’avoir photographié ses parties intimes lors d’une fête à Trois-Rivières en 2019. Le juge a jugé que les conséquences de la procédure judiciaire relative au casier judiciaire seraient disproportionnées car Simon Houle ne pourra plus se déplacer pour le travail. Simon Houle aurait prouvé qu’il est une personne de bonne moralité et que ses crimes sont contextuels et propres à sa vie, peut-on lire dans le jugement. Radio-Canada a contacté Simon Houle vendredi pour lui permettre de proposer sa version des événements. L’ingénieur n’a pas répondu et son avocat, Pierre Spain, a refusé la demande d’entrevue de la société de la Couronne. Simon Houle n’a pas été accusé en lien avec les allégations de Vickie Vachon et les déclarations de cette dernière n’ont pas résisté à l’épreuve des tribunaux. L’ingénieur Simon Houle fait l’objet d’une plainte pour inconduite sexuelle, qui serait survenue moins de deux semaines après sa libération conditionnelle. Notre journaliste Geneviève Garon et l’avocat criminaliste Charles Côté commentent.
Simon a pris mon cul très, très fort
Le soir des événements présumés, Vickie Vachon était au bar de l’hôtel avec des amis lorsqu’un homme du nom de Simon se joignait à leur conversation. Il m’a montré des photos sur son portable et m’a parlé de son métier d’ingénieur […]de sa mère décédée dont il s’occupait, qu’il pilote des avions, qu’il a deux frères, qu’il aime voyager, etc. […] Nous avons eu de très bonnes discussions. En accompagnant une amie dans sa chambre, la mère aurait suggéré à trois personnes, dont Simon Houle, de marcher avec elle. C’est à leur retour au bar quelques minutes plus tard que les attouchements auraient eu lieu. Pendant que nous marchions, Simon m’a attrapé les fesses très, très fortement, très agressivement, une très grosse poignée de fesses. La femme aurait réagi rapidement face à l’homme, qu’elle décrit comme un colosse. “Je me suis mis en colère. Je lui ai crié dessus. Je lui ai donné un bon coup de pied dans les tibias.” — Une citation de Vickie Vachon Je lui ai immédiatement demandé : « Peux-tu me dire ce que j’ai fait ou dit qui t’a fait croire que tu avais le droit de toucher ? Dis-moi ! Je savais que la réponse était non […]. Et là, il a dit : “Désolé, désolé, ce sont mes mains. Ce n’est pas moi, ce sont mes mains.” La conversation se serait poursuivie au bar. Je lui ai donné un bon moral. Je pense que ma conversation a dû durer 20 à 30 minutes. Je lui ai dit en le regardant dans les yeux : « Coudonc, toi au Québec, tu fais ça, toucher les fesses des filles ? Quand tu rentres dans un bar, tu t’autorises à toucher les filles comme tu viens le faire ? à moi ? ” […] Je lui fais la leçon comme un professeur parle à un élève. J’ai l’impression qu’il comprend, car il a les larmes aux yeux. Alors je me dis à ce moment-là : “Il l’a eu, il ne le fera plus.” Vickie Vachon n’avait aucune idée que l’homme à qui elle faisait la leçon sur le consentement était peut-être un délinquant sexuel reconnu coupable qui avait également reconnu devant le tribunal avoir agressé sexuellement une autre femme dans le passé sans être inculpé. Il affirme s’être rendu compte de l’absurdité de la situation lorsqu’il est revenu à Québec le lendemain.
Cela m’a troublé sans fin
De retour dans sa famille au Québec sans avoir reparlé à Simon, Vickie Vachon s’est dite choquée de reconnaître le visage de Simon Houle dans les médias. Je vois son gros visage [dans les articles]. Je lis, mais je deviens émotif. […] J’y vois “agression sexuelle” aussi, ça me tourne la tête. […] Quand j’ai allumé la télé, ils en parlaient en direct. Vickie Vachon reproche à la justice de ne pas l’avoir protégée. Vicky Watson Photo : Radio Canada « Qu’est-ce qui aurait pu m’arriver ? Je te le dis, c’est un grand gars. Et la poignée de fesses qu’il m’a donnée… Ce sont les pensées auxquelles je pense en ce moment, me disant que quelque chose de mal aurait pu m’arriver. Parce que ce type n’a pas de casier judiciaire. Parce qu’il peut voyager. » — Une citation de Vickie Vachon Si ce type était ingénieur, il aurait un casier judiciaire. Mais non, c’est un ingénieur, avec sa jolie bague. Alors il a le droit d’être là. Puis il m’a abusé. C’est affreux. C’est affreux.
Signaler à la police
Vickie Vachon a porté plainte au Service de police du Lac des Deux-Montagnes. Nous avons reçu une plainte d’agression sexuelle jeudi dernier, le dossier a été confié à un enquêteur vendredi. Nous rencontrerons la victime dans la semaine pour savoir plus précisément ce qui s’est passé et l’enquête suivra son cours, explique le journaliste Jean-Philippe Labbé sans confirmer l’identité de la personne visée. Vickie Vachon porte en appel la décision du juge Poliquin qui sera portée en appel par le Directeur des poursuites criminelles et criminelles (DPCP). Je pense aux autres victimes. Comment doivent-ils se sentir en sachant que ce type peut encore faire presque tout ce qu’il veut ? Il peut aller n’importe où. Dans n’importe quel pays. […] La justice s’en tire encore une fois. Le cabinet du ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette note que le dossier est entre les mains de la police. L’enquête est en cours. Notons également que la DPCP a confirmé son intention de faire appel de la décision sur le dossier de cet ingénieur. Compte tenu du processus judiciaire en cours, nous ne commenterons pas davantage, a ajouté le cabinet du ministre.
Un témoin oculaire
Radio-Canada a parlé à un autre touriste, qui ne voyageait pas avec Vickie Vachon, qui aurait été témoin de l’attaque. Il a requis l’anonymat, craignant des représailles. Simon [Houle] et Vicky [Vachon] ils marchaient et la main de Simon se posa sur les fesses de Vicky. Puis j’ai vu Vicky réagir négativement. […] Il a donné un coup de pied à Simon dans le tibia. Josée Binette, une enseignante à la retraite qui était du voyage, confirme avoir rencontré Simon Houle au bar de l’hôtel et confirme que Vickie Vachon lui a confié qu’elle avait été agressée par lui le lendemain des événements. Josée Binette a immédiatement reconnu l’ingénieur dans les médias lorsqu’elle est rentrée chez elle. Je pensais que ce type ne comprenait pas. Il a vraiment besoin d’aide.
Manque de confiance avec les femmes
Dans le rapport préliminaire de Simon Houle, rendu le 24 février pour aider le tribunal à déterminer la peine appropriée pour le contrevenant, l’agent de probation affirme que l’ingénieur a de la difficulté à communiquer avec les femmes. L’ivresse lui a permis de faciliter ses relations hétérosociales, l’interviewé soulignant qu’il avait par ailleurs des difficultés à approcher les femmes. Cette insécurité apparaît dès sa jeunesse, ayant développé une certaine peur du rejet à l’adolescence en réaction aux railleries de ses pairs. Dans le document obtenu par Radio-Canada, on peut lire que le monsieur semble avoir utilisé la victimisation et la sexualité en général comme méthode d’auto-validation contre ses insécurités et ses sentiments d’inadéquation dans ses relations avec les femmes. Simon Houle a affirmé avoir réduit sa consommation d’alcool après son arrestation dans un effort conscient [pour] réduire le risque d’une nouvelle rechute. L’officier croyait que l’homme [témoignait] niveau de conscience suffisant, reconnaissant l’insuffisance de ses actes ainsi que les conséquences subies par la victime.