Ceux qui espéraient que le pire était passé devront attendre. L’inflation aux États-Unis a atteint 9,1 % sur l’année en juin, un record depuis novembre 1981. Le taux pire que prévu a marqué une forte détérioration par rapport au mois précédent, lorsque la croissance globale avait atteint 8,6 %. D’un mois à l’autre, la tendance s’accélère, avec des prix en hausse de 1,3 % en juin, contre +1 % en mai et +0,3 % en avril, selon des données publiées mercredi 13 juillet par le ministère américain du Travail. Ce mauvais taux devrait inciter la Réserve Fédérale américaine (Fed, banque centrale) à remonter ses taux directeurs lors de sa réunion de fin juillet, de 0,75 point de base voire d’un point si l’on en croit les anticipations des marchés. Les taux à court terme de l’institution monétaire sont actuellement fixés entre 1,5 % et 1,75 %, contre un peu au-dessus de zéro en mars. Lire aussi : Article destiné à nos abonnés Aux Etats-Unis, face à la hausse des prix, la Fed double ses taux directeurs
La poussée d’inflation s’explique par la très forte hausse des prix de l’énergie (+7,5 % sur un mois, +41,6 % sur un an), mais aussi de l’alimentation (+1 % sur un mois, +10,4 % sur un an). En revanche, les prix hors énergie et alimentation, qui composent l’inflation sous-jacente, ont continué d’accélérer, progressant de 0,7 point contre +0,6 les mois précédents. Sur l’année, cette inflation sous-jacente a légèrement fléchi à +5,9% après avoir culminé à +6,5% en mars, une tendance saluée par le président Joe Biden. L’interprétation des chiffres n’apporte rien de rassurant, si ce n’est une petite baisse du prix des billets d’avion, également visible sur le terrain.

Pas de spirale inflation-salaire

La seule nouvelle positive reste l’évolution des salaires hebdomadaires, qui n’ont augmenté que de 4,2% sur un an, contre un pic de +4,6% en avril. Les Américains perdent du pouvoir d’achat, avec une baisse réelle de 4,4 % des salaires hebdomadaires, mais le point positif de cette situation est qu’il n’y a pas encore de spirale d’inflation salariale. Le marché du travail reste excellent, avec 372 000 créations d’emplois en juin, un rythme supérieur aux attentes, et un taux de chômage de 3,6 % de la population active, un plus bas historique. Dans ce contexte, les observateurs considèrent qu’il est peu probable que les États-Unis se retrouvent en récession. Cette bonne santé de l’économie, malgré les annonces technologiques pour ralentir les embauches, complique le travail de la Fed. Le refroidissement de l’économie ne se fera pas tout seul et la banque centrale risque de faire chuter l’activité économique elle-même. Il vous reste 54,68% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.