Changement radical à l’Assemblée nationale. La majorité présidentielle a été une nouvelle fois battue hier soir par les élus du Nupes, du Rassemblement national et des Républicains. Les députés ont en effet voté contre l’article 2 du projet de loi “désormais temporairement un système de surveillance et de sécurité sanitaire dans la lutte contre le Covid-19”. Cet article, rejeté par 219 voix contre 195, prévoyait la possibilité d’imposer une carte sanitaire à la frontière et pour se rendre en Corse ou à l’étranger. L’opposition a immédiatement salué un tel vote. “Mallette sanitaire à la poubelle. Le temps des playmobil est révolu !” a écrit sur Twitter la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot.
“La situation est grave”
Mais la majorité présidentielle a désapprouvé le “mariage d’amour” entre La France insoumise et le Rassemblement national. “On n’a finalement pas attendu longtemps”, estime Bruno Millienne, député MoDem des Yvelines. Sur Twitter, Elisabeth Borne a riposté du jour au lendemain. “Les temps sont graves. S’unissant pour voter contre les mesures de protection des Français contre le Covid LFI, LR et RN empêchent tout contrôle aux frontières contre le virus”, a-t-il commencé. “Passez la défiance lors de ce vote, je me battrai pour que l’esprit de responsabilité prévale au Sénat”, écrit le premier ministre, les sénateurs pouvant encore rétablir l’article 2 dans le projet de loi.
Le texte a été approuvé au milieu de la nuit
Ainsi, en l’état, le texte confirme la fin, au 1er août, du cadre “droit commun excessif” du régime d’urgence sanitaire et de gestion des crises entré en vigueur fin mai 2021. Son article 1, approuvé plus tôt dans la soirée, permet toutefois, en raison d’une situation épidémique encore fragile, de poursuivre le recueil des données de santé dans les tests de dépistage (dispositif SI-DEP). Après de longues heures de discussions, le texte a finalement été approuvé au milieu de la nuit.