L’Arabie saoudite a annoncé vendredi 15 juillet qu’elle ouvrait son espace aérien à “tous les transporteurs aériens” dans un apparent geste de bonne volonté envers Israël, alors que le président américain Joe Biden est attendu dans le royaume à Djeddah dans la journée. L’annonce lève de facto les restrictions sur les vols à destination et en provenance d’Israël. L’Autorité de l’aviation civile saoudienne “annonce sa décision d’ouvrir l’espace aérien du royaume à tous les transporteurs aériens” qui respectent les réglementations de survol, a-t-elle déclaré dans un communiqué sur Twitter. Il a précisé que cette décision avait été prise pour “consolider la position du royaume en tant que plaque tournante mondiale”. Dans une déclaration de Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale, le président a salué une décision “historique” et a salué le fait que le travail diplomatique de Washington avec Riyad porte ses fruits. “Cette décision ouvre la voie à un Moyen-Orient plus intégré, plus sûr et plus stable, ce qui est vital pour les États-Unis et les citoyens américains, mais aussi pour la sécurité et la prospérité d’Israël. M. Sullivan y voit “le résultat de la persistance” des efforts diplomatiques de Joe Biden. Le président américain effectuera vendredi un vol direct d’Israël à Riyad, un vol inédit entre Israël et l’Arabie saoudite, pays qui ne reconnaît pas officiellement l’Etat hébreu.

Riyad veut devenir une plaque tournante mondiale

Avant l’arrivée de M. Biden en Israël mercredi, Washington avait laissé entendre que davantage de pays arabes pourraient nouer des liens avec Israël, alimentant les spéculations sur la question de savoir si l’Arabie saoudite serait la prochaine. Le royaume ne s’est pas opposé lorsque son allié régional, les Émirats arabes unis, a reconnu Israël en 2020, suivi de Bahreïn et du Maroc, dans le cadre des accords d’Abraham négociés par les États-Unis. Mais les analystes prédisent qu’il est peu probable que Riyad accepte des liens formels avec l’État juif lors de la visite de M. Biden ou pendant que le roi Salman, âgé de 86 ans, règne toujours. Début mai, l’Arabie saoudite a annoncé son intention de devenir une plaque tournante mondiale du transport aérien et de tripler son trafic annuel pour atteindre 330 millions de passagers d’ici la fin de la décennie. Riyad prévoit également d’injecter 100 milliards de dollars (100 milliards d’euros) dans le secteur d’ici 2030, de lancer une nouvelle compagnie aérienne nationale et de construire un nouveau “méga aéroport” dans la capitale. Les analystes s’interrogent toutefois sur la capacité des entreprises saoudiennes à concurrencer d’autres poids lourds régionaux comme Emirates ou Qatar Airways. Le monde avec l’AFP