Après avoir fuité samedi, le rapport de l’Anses a fait grand bruit avant sa sortie officielle mardi 12 juillet. L’article de 11 pages a permis d’établir un lien entre la présence de nitrites dans les viandes transformées et le développement du cancer du côlon chez les consommateurs. Dans 75% des charcuteries vendues en grande surface, les nitrites sont des conservateurs qui donnent au jambon sa couleur rose et empêchent la formation de bactéries. “De nouvelles études épidémiologiques montrent qu’elles augmentent le risque de cancer”, selon le papier relayé par le JDD. Dans le détail, l’étape de digestion est la plus favorable à la survenue d’un cancer du côlon pour les consommateurs de nitrites. “Ils ne sont pas dangereux en eux-mêmes. la toxicité provient de leur association avec d’autres composés de charcuterie et substances formées lors de leur dégradation dans le tube digestif », détaille le rapport. Mardi, le gouvernement a annoncé vouloir mettre en place un “plan d’action pour réduire l’ajout d’additifs nitrés dans les produits alimentaires”. Il sera présenté à l’automne au Parlement, après confirmation par l’autorité de santé d’un lien entre le risque de cancer et l’exposition à ces additifs.

L’Anses propose des moyens de réduire les risques Dans un souci de “sécurité alimentaire”, l’Anses a recommandé “de réduire l’exposition de la population par des mesures préventives, en limitant l’exposition par voie alimentaire”. Une autre piste a été proposée par l’agence, à savoir “produire des données scientifiques pour réviser les doses journalières admissibles (DJA) en tenant compte de la toxicité de ces substances”. Nous vous rappelons que l’OMS classe les saucisses comme cancérigènes pour l’homme depuis 2015. En 2018, elle estimait que près de 4 000 cas de cancer du côlon étaient liés aux saucisses en France.