Au petit matin, cinq militants de Core in Fronte, parti indépendantiste représenté à l’assemblée de Corse, sont montés à bord d’une petite embarcation et ont empêché le géant d’accoster dans le port d’Ajaccio, tandis qu’une dizaine de partisans manifestaient sur le quai. Véronique Pietri, élue à l’assemblée de Corse, était présente lors de cette opération. « Nous avons voulu mener cette action auprès de cette société car elle a été condamnée en mai dernier pour des rejets excessifs dans le port de Marseille. Nous ne sommes pas contre les croisières par principe, nous demandons juste une réglementation et une étude approfondie des impacts environnementaux et sanitaires. On sait déjà qu’un bateau amarré une journée, moteur en marche, pollue entre 800 000 et 1 million de voitures. Nous choisirons toujours la santé plutôt que l’économie”, a déclaré à l’AFP Luc Bernardini, porte-parole de Core in Fronte. “Le 17 juin, par le biais de nos réseaux sociaux, nous avons demandé une rencontre sur le sujet et nous n’avons eu aucune réponse, c’est pourquoi nous avons agi”, a justifié le représentant parlant d’”action symbolique”. Les militants ont parlé de “respect des personnes” qui “n’ont pas à souffrir d’une intoxication permanente”. Lundi, quatre nouveaux paquebots de croisière sont attendus dans la cité impériale, selon Luc Bernardini. Mercredi l’association de défense de l’environnement “A Sentinella” appelle à un rassemblement devant la mairie d’Ajaxio. Des militants de Core in Fronte seront présents. La Chambre de commerce et d’industrie Corse-du-Sud, port responsable, n’a pas pu être contactée. Les protestations contre les navires de croisière considérés comme des pollueurs se sont multipliées ces derniers mois. Le 17 juin, un navire a reçu l’ordre de quitter le port de Nice quelques heures après son arrivée après que des riverains se sont plaints des fumées qu’il dégageait. A lire aussiA Marseille et en Corse, flux de visites régulé Quelques jours plus tôt, une vingtaine de militants en pirogues avaient bloqué pendant deux heures l’entrée de la plus grande marine du monde, le “miracle des mers”, au port de Marseille, dénonçant également la “pollution de l’air” causée par l’industrie des croisières.